Du 18 au 22 novembre 2019, le Cameroun a accueilli les 48èmes assises de l’Union de la presse francophone. L’occasion pour les journalistes du monde entier de réfléchir sur l’avenir de leur métier. En marge de cette rencontre, nous avons eu une échange avec Alain Blaise Batongue, journaliste et secrétaire exécutif du GICAM.
Médiatude : Monsieur Batongue, votre rêve était de devenir diplomate. Est-ce qu’en arrivant dans le journalisme c’est pas un signe d’échec ?
ABB: Bon je vais dire deux choses. D’abord on ne réalise pas toujours ses rêves, mais d’autre part, on réalise parfois ses rêves par des voies contournées. J’avoue qu’au départ j’ai pensé que j’avais raté mon rêve, mais en ayant été directeur de publication de Mutations, directeur de la section camerounais de l’UPF et aujourd’hui secrétaire exécutif du Gicam, je fais au quotidien un travail de diplomatie et donc, je pense que j’ai réalisé mon rêve.
Durant votre présidence de la section camerounaise de l’UPF, quelles sont les difficultés que vous avez affronté ?
Il faut d’abord précisé que j’ai pris la présidence de l’UPF Cameroun dans des circonstances particulières. Notre prédécesseur que je ne vais pas citer ici, avait posé un certain nombre d’actes contraires à l’éthique et à la déontologie, et avait été suspendu par l’UPF internationale. Et donc, pendant 2 ans, l’UPF Cameroun est restée en léthargie. En déshérence c’est le terme qu’on utilise selon nos statuts, et donc j’ai récupéré une structure moribonde, et je suis heureux d’avoir contribué à lui redonner le souffle, dont l’un des éléments les plus importants a été l’organisation des assises en novembre 2009 au palais des congrès, sous la présidence du Premier ministre de l’époque monsieur Inoni Ephraim.
Comment trouvez-vous les premiers échanges et l’organisation en général ?
Pour l’instant ça se passe bien. Il n’y a pratiquement pas eu de fausses notes. Je vois que l’affluence est importante, le Premier ministre est venu en personne accompagné de beaucoup de membres du gouvernement, et les discours ont gardé la bonne tonalité, j’ai hâte de suivre la suite des présentations et les discussions qui vont s’enchaîner.
Que pensez-vous de la liberté de la presse au Cameroun ?
C’est une question qui mérite plusieurs thèses de doctorat. En réalité j’ai un sentiment mitigé. D’abord c’est une liberté qui est consacrée par les textes, mais dont l’exercice au quotidien entraîne beaucoup de dérapages. Des dérapages à la fois éthiques et déontologiques, qui nuisent finalement à l’image de respectabilité et de responsabilité du journaliste.
(c) Entretien avec Y.N., Médiatude
This post was published on 24 novembre 2019 7 h 56 min
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