Accrochages entre militants du MRC et journalistes après le récent discours de Maurice Kamto

Certains militants du mouvement pour la renaissance du Cameroun, MRC, ne sont pas d’accord avec le traitement médiatique du discours de Kamto, par des journalistes dans leur média ou encore sur les réseaux sociaux.

La sortie du président national du MRC ce 24 août 2020 continue de faire les choux gras à la fois dans la presse comme sur les réseaux sociaux.  Le leader du MRC a mis en garde le président de la république contre une convocation du collège électoral en vue de la tenue des élections régionales, annonçant dans ce cas « une gigantesque campagne d’appel au départ de Paul Biya. » Une sortie qui a donné lieu à de vifs débats dans les médias et sur les réseaux sociaux comme il est de coutume.

Clash Mathieu Youbi –  Achille Assako (Images à droite)

Au lendemain de la sortie de Maurice Kamto, le journaliste de ABK Radio, Achille Assako, dans son émission « Assako Talk », a donné la parole à Serge Onanina du PURS, le parti de Serge Espoir Matomba. L’homme politique a lourdement critiqué la posture de Maurice Kamto. « Je serai dans la rue du moment que je vois Monsieur Kamto dans la rue. Mais comme je sais qu’il sera sous lit, rien ne passera. Si vous urinez sur vous quand on vient vous arrêter après une manifestation, ce n’est pas une insurrection que vous allez conduire. » s’est prononcé le secrétaire à la communication du PURS.

Des propos retranscrits sur la page Facebook de ABK Radio et qui ont donné lieu à une querelle entre Mathieu Youbi, Militant et communicant du MRC et Achille Assako à pu constater Médiatude. « Achille Assako militant du PURS invite son Vice-président et communicateur, lui ouvre le micro pour insulter Maurice Kamto. Ils ont le droit de défendre Biya, mais que ce soit fait dans les normes.  Le même Assako fut le photographe de S.e. Matomba pour discréditer Kamto et Okala Ebode… ( On y reviendra le moment opportun ) ABK portera bien la responsabilité de laisser ce militant être la voix du parti aux 100 maires imaginaire sur ses antennes. C’est la seconde fois qu’il se livre à cette lâcheté. Pourtant ABK à une cellule d’éthique. Quand nous allons répondre on dira que nous sommes violents » S’est offusqué Mathieu Youbi. La réaction du journaliste de ABK Radio ne s’est pas faite attendre.

« Mathieu Youbi je vais te laisser dans ton film, c’est toi qui parles de manipulation ? Tu penses me faire peur ? Tu t’attaques à moi pourquoi ? Parce j’ai osé recevoir sur les antennes (dans une émission où chaque jour des sensibilités différentes s’expriment) quelqu’un qui a manqué d’élégance sur une phrase sur laquelle il a été repris. Continue avec tes déductions et affirmations à la con. « Avise-toi de t’attaquer au MRC « … on t’a appris ça où ? Je n’ai que ça à faire ? (…) Je demande à quel moment Mathieu a écouté l’émission avant de se mettre à en appeler à mon lynchage comme il le fait ? C’est bien la première fois qu’un invité/chroniqueur dit quelque chose, dérape et c’est sur le présentateur qu’on se rue. Il faut arrêter à un moment. » fait savoir Achille Assako.

A côté de ce clash il y a eu celui du journaliste de la CRTV, Luc Perry Wandji avec Okala Ebode, trésorier adjoint du MRC.

Le journaliste fidèle à lui-même, a lui aussi réagi à la sortie de Maurice Kamto avec comme interrogation : « Exercice de philosophie politique. Sujet : un aristocrate embourgeoisé est-il capable de révolution populaire ? » Ce qui n’a pas été du goût du militant du MRC .  « C’est toi qui fais les marches avec lui depuis 2011 » ?  « Il ne manquait plus que vous », a réagi Okala Ebode à son tour.

Selon Luc Perry Wandji, cette discussion s’est poursuivie par un vif échange téléphonique. « Hier soir, prolongeant sur ma page la discussion de haut vol que je venais d’avoir avec un ami, j’ai demandé si un aristocrate embourgeoisé est capable de révolution… Alors que certains commentateurs s’échinaient à construire un raisonnement sérieux et un argumentaire pertinent, le cancre Okala Ebode, nouvellement intégré à la CON-frerie des « docteurs bons à rien », allait se contenter de piquer la mouche. Rien de moins.  J’ai pris sur moi de l’appeler, pour éviter de le lyncher publiquement.  La brute d »Okala n’a pas trouvé mieux que de me dire des mots odieux que la pudeur m’interdit de prononcer. Comme si je venais de trahir un serment. Comme si j’avais abjuré, pour ainsi dire. » raconte Luc Perry.

« Il prend la mouche, pour peu qu’il ait l’impression qu’on s’attaque à son parti. Ce qui ne fut évidemment pas le cas ; hier soir.  Ebode est le seul cancre du MRC à ne pas savoir que je suis un ‘esprit libre’ ?  Il est le seul à ne pas savoir qu’entre persécutions et humiliations, j’ai accepté de souffrir dans ma chair et de perdre bien de privilèges, pour demeurer un homme libre, un intellectuel, au vrai sens du terme. C’est à dire, un artisan des idées, un ouvrier de la justice et un serviteur de la vérité ? Au regard de ma trajectoire, aucun militant ou activiste lucide, sérieux et honnête, ne peut s’en prendre à ma modeste personne, quel que soit son bord politique. Aucun ! Il n y a que quelques extrémistes mal affermis qui s’autorisent cette liberté. » critique le journaliste de la CRTV.

Au Cameroun le débat sur le difficile équilibre chez les journalistes est de plus en plus retentissant. Ils sont régulièrement accusés par des militants de plusieurs formations politiques d’être partisans dans leurs émissions. De leur côté, ces acteurs des médias invitent les militants à plus de tolérance.