« Avec un seul mandat, je suis à même de résoudre nos problèmes au Cameroun », a soutenu Akere Muna sur Tv5 Monde

Invité du Journal Afrique sur TV5 Monde le 21 février 2025, Akere Muna, candidat à l’élection présidentielle de 2025 sous la bannière du parti Univers de Prosper Nkou Mvondo, a pointé du doigt la corruption systémique qui gangrène le Cameroun. Il a également présenté sa vision pour un changement en profondeur du pays.

Alors que la présidentielle de 2025 suscite de nombreuses interrogations quant à la stratégie de l’opposition et à la potentielle candidature de Paul Biya, Akere Muna a appelé à la patience et à une préparation rigoureuse des différents candidats. Interrogé par le présentateur Reza Pounewatchy sur l’opportunité d’une candidature unique de l’opposition, il a préféré insister sur les enjeux financiers du scrutin.

« C’est bien. C’est vrai, nous travaillons tous pour. Je pense qu’il faudrait que les gens soient assez patients pour attendre qu’on dépose les candidatures, que ce soit validé. Mais pour le moment, je pense que chaque candidat ou candidat à la candidature prépare ses troupes pour ces élections », a-t-il déclaré, avant d’ajouter : « Moi, je vois plus le côté financement de cela. Et étant quelqu’un qui a passé 30 ans dans la gouvernance, je sais que déboulonner un État aussi corrompu que le nôtre va être très, très difficile ».

Selon lui, le vrai défi de cette élection ne réside pas uniquement dans l’unification de l’opposition, mais dans les moyens financiers nécessaires pour assurer un scrutin transparent. « Il y aura peut-être 30 000 bureaux de vote. Si vous mettez deux scrutateurs par bureau, vous en avez 60 000. Si vous leur donnez 10 euros pour leur déjeuner ce jour-là, vous êtes déjà à 600 000 euros ».

Revenant sur son retrait en faveur de Maurice Kamto en 2018, Akere Muna a affirmé vouloir aller jusqu’au bout cette fois-ci. « Je ne sais pas si ma candidature est la bonne, mais je pense que les problèmes que notre pays a aujourd’hui sont des problèmes sur lesquels j’ai travaillé pendant plusieurs années », a-t-il expliqué.

Il a mis en avant trois priorités majeures de son programme : la lutte contre la corruption et la mise en place d’une gouvernance plus transparente, la résolution de la crise dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, et la réforme de la justice pour garantir plus d’équité. « Je suis moi-même un anglophone du Nord-Ouest, donc je sais de quoi il s’agit », a-t-il souligné.

Enfin, Akere Muna a proposé une approche « innovante » pour la gouvernance du pays : une période de transition destinée à remettre en place un système comptable fiable. « En faisant cela avec un seul mandat, je suis à même de résoudre les problèmes que nous avons », a-t-il rajouté.