Dans les traditionnels débats du dimanche, du 13 octobre 2024, seules trois chaînes de télévision ont « osé » aborder l’interdiction d’évoquer « l’État de santé de Paul Biya ». Médiatude vous en dit plus.
Le 09 octobre 2024, Paul Atanga Nji a interdit « tout débat dans les médias sur l’état du Président de la République », après les rumeurs persistantes dans les médias et sur les réseaux sociaux. Cette décision, prise au cours de la semaine et qui touche particulièrement les médias, n’a pas été au menu dans toutes les chaînes qui ont une émission de débat dominical. Seules trois chaînes privées l’ont inscrit dans leur programme.
L’émission CANAL PRESSE, présentée par Bouba Ngomena ce 13 octobre, a abordé le phénomène de microbes et d’insécurité dans la ville de Douala, le « cri de détresse du sélectionneur des Lions indomptables, Marc Brys », mais aussi et surtout la décision de Paul Atanga Nji d’interdire aux médias d’aborder l’état de santé de Paul Biya.
Avec le thème : « Liberté d’expression : le Minat se substitue-t-il au Mincom ou au CNC ? », la chaîne d’Emmanuel Chatué a interrogé les hommes de médias sur comment ils ont accueilli la décision du ministre de l’Administration territoriale et la disposition légale sur laquelle ce dernier s’appuie pour prendre une telle décision. À ce sujet, Marion Obam, présidente du Syndicat national des journalistes du Cameroun, a d’ailleurs estimé que : « Paul Atanga Nji est totalement sorti de ses compétences. Il n’est inscrit nulle part que les médias au Cameroun dépendent de l’administration territoriale. On va réduire les gouverneurs à surveiller ce que les gens disent sur les plateaux ? Ils n’ont pas mieux à faire ? Ce que Paul Atanga Nji a fait, en psychologie, ça s’appelle le foyer de concentration… Ce que le Minat a fait est une atteinte à la liberté d’opinion et à la liberté de la presse. Les journalistes ne sont pas employés du ministère de l’Administration territoriale ». Par contre, le communicant du RDPC, Dimitri Balla, a souligné que : « ce qu’on dit à la télé peut avoir des répercussions sur l’ordre public, ça peut créer une panique. À partir de là, je dis que le Minat, qui est garant de l’ordre public, de la sécurité des personnes et des biens, doit veiller au maintien de l’ordre public ».
La chaîne de Dinaly a également parlé de la décision de Paul Atanga Nji et, par ricochet, de l’état de santé de Paul Biya ce 13 octobre. Le sujet faisait partie des deux thèmes inscrits au menu de l’émission L’AGORA, présentée par Elji Rim.
Le programme portait sur « Gestion du patrimoine minier : l’exemple qui vient du Burkina Faso ? » et « Cameroun/liberté d’expression : le temps de se taire ? ». Pour ce dernier thème, l’un des invités, Emmanuel Ashu, a déclaré que : « ce communiqué de Paul Atanga Nji donne l’impression au monde entier que le Cameroun est une dictature. Il faut dire les choses clairement. Ça donne l’impression qu’au Cameroun, il n’y a pas de liberté d’expression ». D’après lui, « Paul Biya est un citoyen comme tout le monde. Son état de santé ne doit pas faire l’objet de débat public. Ça ne devient un sujet public que lorsque cet état de santé empêche le président d’exercer ».
Au cours de l’émission LIBRE EXPRESSION présentée par Parfait Ayissi, la chaîne basée au quartier Efoulan à Yaoundé a évoqué le match « Cameroun 4-1 Kenya, fruit de la réconciliation Minsep/Fecafoot ? », « Présidentielle 2025, possibilité d’un candidat unique de l’opposition ? » et « Atanga Nji interdit tout débat sur la santé de Paul Biya ».
L’homme politique Abel Elimbi Lobè a indiqué que : « je pense que Paul Atanga Nji n’est pas sur la bonne voie, dans la mesure où, peut-être qu’il a oublié ce que dit l’article 2, alinéa 2 de la Constitution. Cet article dit que les autorités chargées de diriger l’État tiennent leur pouvoir du peuple par voie d’élections au suffrage universel direct ou indirect, sauf dispositions contraires de la présente Constitution ». D’après lui, les autorités ne peuvent pas empêcher ce peuple de réagir sur leur façon de gérer le pouvoir, d’abord des inquiétudes sur leur vie.
Mathias Éric Owona Nguini a quant à lui estimé que le rôle du Minat est « d’assurer l’ordre public et il n’a pas, à priori, de compétence pour réguler l’espace de la communication. Mais si, dans certaines circonstances, dans l’espace de la communication, il se développe des thématiques qui semblent porter atteinte à l’ordre public, il peut prendre des mesures de régulation ».
Les chaînes comme Vision 4 (CLUB D’ÉLITES) Equinoxe TV (DROIT DE RÉPONSE), Cam 10 Tv (GRAND DÉBAT), My Media Prime (VITRINE 237) ont évité le sujet et ont abordé d’autres thématiques comme le dernier match des Lions indomptables, les accidents de circulation sur les routes au Cameroun, et les forces de l’opposition pour la présidentielle de 2025. STV quant à elle a choisi de rediffuser 7HEBDO.
This post was published on 13 octobre 2024 19 h 36 min
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