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Ces hommes de médias qui condamnent la sortie d’Abel Elimbi Lobé et la posture d’Info Tv

Ils sont près d’une dizaine à avoir fait des sorties publiques pour dénoncer soit l’attitude de l’homme politique, soit le silence de la chaîne de Dieudonné Mveng face à cela, ou encore le « mutisme » du Conseil national de la communication. Tous s’insurgent contre l’absence de réaction des autorités qui, pour le moment, laissent passer le fait qu’une personne traite un nationaliste, Ernest Ouandié, de « bandit ».

Entre l’ironie, la morale et les leçons d’histoire, chacun y est allé de sa manière pour exprimer son mécontentement. Jusqu’à ce 25 février 2025, ils sont environ une dizaine à avoir réagi à la sortie polémique d’Abel Elimbi Lobé sur le plateau d’Info Tv le 23 février. Citant le nationaliste camerounais Ernest Ouandié, l’homme politique l’a en effet traité de « bandit », suscitant de vives réactions.

Rodrigue Tongué

Dans une publication le 24 février, le directeur de l’information de Canal 2 a dénoncé l’indifférence de certains face à l’attitude d’Abel Elimbi Lobé. D’après lui, certains médias pourraient continuer à l’inviter sur leur plateau. « Ne vous inquiétez pas. Le type-là sera encore invité dans la chaîne-là, dimanche prochain, sinon chez une chaîne partenaire », a-t-il écrit. Et s’en est suivi des échanges avec ses followers en commentaire.

Martin Camus Mimb

Adoptant une posture beaucoup plus sérieuse, le journaliste de sport s’est d’abord insurgé contre la sortie d’Elimbi Lobé et le mot « bandit », sans toutefois citer son nom. Martin Camus Mimb a partagé une publication de Médiatude sur la réaction d’Ernest Ouandié, sur les antennes de la RTS, au sujet du décès de Félix Moumié le 3 novembre 1960 à Genève, en Suisse. Et pour accompagner sa publication, il a ajouté en commentaire : « Cette interview est vieille de 65 ans. Comparez la structuration et la profondeur de cet homme avec les excréments de discours servis de nos jours sur les plateaux de télévision », a-t-il écrit. « Si on peut être « bandit » et parler ainsi, alors je veux être bandit aux antipodes des aboiements contemporains sur les plateaux. Je n’arrive pas à laisser cela. Ce sera difficile en tout cas. Alors si Ouandié était un « bandit », nous sommes tous des bandits », a-t-il ajouté, appréciant la profondeur du discours du nationaliste dans cette interview.

Dans une autre publication, Martin Camus Mimb s’est attaqué à la pratique du journalisme dans certains médias au Cameroun, et particulièrement au casting des invités aux émissions de débat. « À partir du moment où la disponibilité est le seul critère de sélection des invités sur des plateaux de télévision, la qualité est forcément éprouvée. Quelle compétence peut supporter des incongruités débitées sans réserve et avec une conviction incompréhensible ? Aucune. » Il dénonce également le fait que des personnes soient invitées pour parler de sujets dont elles n’ont pas la compétence. « On a donné le brevet de compétence à des gens juste pour leur assiduité oisive à pouvoir parler de tout et de rien. Dans quel monde peut-on être expert de foot, de politique, d’économie et de culture en même temps ? », a-t-il interrogé.

David Atemkeng

Dans une publication sur Facebook également, l’ancien journaliste a dénoncé un fléau qui est au cœur de l’actualité au Cameroun actuellement : le tribalisme. D’après lui, il fallait s’y attendre à ce que ceux qui animent le tribalisme au Cameroun finissent par « pousser le bouchon trop loin et être ridicules ». « J’en connais qui vont bientôt entrer dans leurs trous ou remonter sur l’arbre de la honte », a-t-il ajouté. Dans la même publication, il a déploré le fait que l’État ne s’engage pas à punir les tribalistes. « Et dans tout ça, le pouvoir en place ne prend aucune initiative pour punir les tribalistes compulsifs. On finit par être tenté de croire au fameux concept de « tribalisme d’État ». »

Valentin Siméon Zinga

Dans un ton beaucoup plus ironique, le journaliste a dénoncé le silence du Conseil national de la communication qui, jusqu’ici, n’a fait aucune sortie publique. « Je tente de joindre le président du Conseil national de la communication depuis ce matin. Sans succès… Il paraît qu' »il n’y a pas d’abonné à ce [son] numéro » », a-t-il écrit. En 2024, le régulateur des médias au Cameroun avait demandé aux présentateurs de débats de contrôler les dérives verbales de leurs invités.

Arol Ketch

Le chroniqueur a multiplié les publications pour s’insurger face à ce qu’il considère comme un acte qui salit la mémoire d’Ernest Ouandié. Dans l’une de ces publications, il donne des cours d’histoire à Abel Elimbi Lobé, en lui rappelant qui était Ernest Ouandié, quels étaient ses combats et comment il a été tué. Dans une autre publication, il rend hommage au nationaliste dont, d’après lui, « la mémoire a été souillée par un chantre de la haine et du tribalisme qui, paradoxalement, se balade avec une Bible et écume librement les plateaux télé pour propager le tribalisme. Hommage à toi parce que tu n’as jamais trahi, parce que tu as lutté pour nous débarrasser du joug colonial, parce que tu as affronté courageusement la mort, parce que tu es mort pour nous ».

Annie Payep

Sur les réseaux sociaux également, la patronne de Télé Asu a tiré sur Abel Elimbi Lobé, certains journalistes et le CNC. Selon elle, l’homme politique est un « lugubre personnage » qui se « pavane sur les plateaux pour débiter toute sa misère mentale quitte à réécrire l’histoire de son pays en insultant un pan entier du patrimoine immatériel de cette nation! Un multirécidiviste à qui on continue de donner la parole! impunément ». Elle a également questionné la conscience des journalistes sur leur rôle dans la société, avant de tirer sur le conseil national de la communication. « Et là on ne voit plus le CNC, ni cette inutile et invisible commission du vivre ensemble », a-t-elle déploré.

En plus des hommes de médias, des personnalités politiques et publiques dont Samuel Eto’o, Célestin Djamen et Achille Leudjo ont également fait des sorties à ce sujet.

This post was published on 25 février 2025 16 h 01 min

K.N.

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