Ces journalistes camerounais qui prennent ouvertement position autour de Samuel Eto’o

Depuis son élection à la tête de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot) en décembre 2021, Samuel Eto’o divise les journalistes camerounais. Tandis que certains le soutiennent ardemment, louant ses efforts pour redonner au football camerounais sa grandeur, d’autres réclament la réalisation de ses promesses ou exigent son départ. Au centre de ce débat se trouvent des figures médiatiques influentes. Médiatude vous propose onze noms et leurs postures.

Martin Camus Mimb

Il est reconnu comme l’un des plus grands défenseurs de Samuel Eto’o depuis ses années sur les terrains de football. On se souvient encore d’une de ses récentes sorties très retentissantes en juillet 2023. Le journaliste sportif taclait les détracteurs du président de l’instance faîtière du football camerounais. « On ne peut pas prétendre aimer André Onana, se vanter de ses exploits et ses performances, et avoir le courage d’écrire sur Facebook ‘Samuel Eto’o a déjà fait quoi pour ce pays ?’. On ne peut pas aimer Embiid et ne pas respecter Luc Mbah A Moute. C’est comme si quelqu’un venait demander ce que Martin Camus a déjà fait pour le journalisme de sport, et il est tout le temps avec tous mes jeunes enfants qui font la fierté de vos médias », écrivait-il. « Respectez cet investissement. C’est la méprise de tout ça qui apporte la méchanceté et empêche que d’autres s’investissent dans l’encadrement d’autres talents. Vraiment, apprenez à dire merci ». Dans un autre message, où il a dressé la liste des 10 erreurs de Samuel Eto’o, il montre que le président de la Fecafoot n’a pas assez fait attention à son entourage. Pour lui, les vieilles rancunes contre l’ancien attaquant des Lions Indomptables sont toujours d’actualité.

Francis Bonga

Chaque fois qu’il est invité sur un plateau de télé pour parler de la Fecafoot, l’homme de médias n’hésite pas à défendre celui qui dirige le football camerounais aujourd’hui. En août 2023, sur Info TV, l’ancien « Dinosaure de l’information » avait une fois de plus exprimé son soutien au président de la Fecafoot. « J’aimerais dire à tous ceux qui ont des choses à reprocher à Monsieur Eto’o de bien prendre des notes, et de rédiger un programme qu’ils vont présenter aux prochaines élections dans deux ans pour faire mieux que lui. Je tiens à leur dire qu’ils ne réussiront pas par des moyens pervers à l’écarter de la présidence avant les deux prochaines années », affirmait-il sur Info TV, au moment où certains demandaient la démission de Samuel Eto’o. Cette sortie n’est pas la seule que le journaliste a faite pour soutenir Samuel Eto’o. Même après la CAN 2023 en Côte d’Ivoire, alors qu’une partie de la presse le tenait pour responsable des mauvais résultats enregistrés à la compétition, Francis Bertrand Bonga a défendu et maintenu son soutien au président de la fédération.

Armand Okol

Le journaliste et homme politique fait aujourd’hui partie de ceux qui soutiennent le président de la Fecafoot contre vents et marées. Dans l’émission CANAL PRESSE sur Canal 2 International en août 2023, Armand Okol avait une fois de plus fait les éloges de celui qu’il estime être le sauveur du football camerounais. Pour lui, « le plus grand péché de Samuel Eto’o, c’est de vouloir que la Fecafoot fonctionne dans une certaine orthodoxie ». Il a également dit être « choqué de l’énergie que les Camerounais mettent à détruire l’image de Samuel Eto’o. Quelqu’un a dit que Sepp Blatter et Platini ont été chassés après enquête. De mémoire de journaliste, je n’ai jamais vu de journaliste suisse ou français faire des débats pour les salir. Même Zidane avec le coup de tête n’a pas été lynché par les Français, alors que c’était un vilain geste ». Pour Armand Okol, la CAF serait restée dans son rôle, si elle avait, après avoir reçu ses plaintes, mené des enquêtes sans communiquer à l’avance.

Même si dans une sortie le 28 janvier 2024, il a estimé que Samuel Eto’o est responsable de l’échec de l’équipe nationale à la CAN 2023, pour s’être « obstiné à confier le banc de touche des Lions Indomptables à son ami Rigobert Song », il a plus tard « salué le courage » du président de la Fecafoot dans le conflit avec le ministère des Sports pour la nomination du nouveau staff des Lions. C’était au cours d’une émission spéciale sur MSI TV le 8 mai 2024.

Pierre Nka

L’ancien directeur des rédactions du quotidien L’Économie ne se cache pas pour soutenir Samuel Eto’o. Le journaliste, aujourd’hui docteur en sciences politiques, a, dans un post sur sa page Facebook en juillet 2023, donné sa position quant à la place de Samuel Eto’o lors de la visite de Kylian Mbappé au Cameroun. En effet, dans le programme officiel, le natif de Bondy n’avait pas prévu de rencontrer le président de la Fecafoot. Une situation qui a suscité beaucoup de réactions sur la toile, parmi lesquelles celle de Pierre Nka. « S’il n’y a pas une rencontre entre SEF (Samuel Eto’o) et Mbappé, j’arrête de regarder le football dont la première valeur est le fair-play » avait réagi le journaliste sur Facebook. Pour lui, « Samuel Eto’o, tu as été. Tu es. Tu seras une légende éternellement. En club, tu as battu tous les footballeurs d’origine africaine à l’exception de Mister Georges Weah, ton grand qui t’a toujours respecté en tout lieu ». Pierre Nka est bien connu pour soutenir l’ancien attaquant des Lions Indomptables depuis qu’il est à la tête de la Fecafoot. Il n’a d’ailleurs jamais caché sa colère face au « retournement de veste de Jean Bruno Tagne » et avait annoncé déchirer tous les livres du journaliste de Naja Tv.

Richard Naha

Installé en France, le consultant sportif soutient Samuel Eto’o en tout temps et presque en tout lieu. Il l’a récemment prouvé lors d’une affaire entre Eto’o et la CAF. Le président de la Fédération camerounaise de football et ancien joueur vedette du FC Barcelone faisait l’objet d’une enquête de la Confédération africaine de football (CAF). Dans son communiqué du 9 août 2023, la CAF dit qu’elle « examine ces demandes conformément aux statuts et règlements de la CAF ». Pour le journaliste Richard Naha, cette sortie de la CAF « c’est du grand n’importe quoi ! ». À l’en croire, « l’administration de la CAF n’a pas la compétence d’attaquer un président d’une association membre qui est élu, et seuls ses membres peuvent demander des comptes ou les organes juridictionnels de la fédération lorsqu’un membre de la fédération le saisit ». Une sortie presque similaire a également été observée dans une affaire Fecafoot contre Le Coq Sportif. Pour le journaliste, « une fausse information selon laquelle la Fecafoot a été condamnée à payer à Le Coq Sportif la somme de 7 milliards de FCFA circule. Quel est le tribunal qui peut condamner une association qui ne touche même pas 3 milliards de budget par an à verser 7 milliards à une entreprise ? Laissez Eto’o faire son travail ! », a-t-il martelé dans un débat sur la chaîne TV5 Monde le 15 janvier 2024. Richard Naha est un fervent défenseur de Samuel Eto’o, souvent intervenant sur des plateformes médiatiques pour répliquer aux critiques contre le président de la Fecafoot et soutenir ses initiatives.

Christophe Bobiokono

Il fait partie des rares patrons de presse camerounais qui apportent ouvertement un soutien au président de la Fécafoot, surtout dans le conflit qui l’oppose au ministère des sports et de l’éducation physique depuis avril 2024. Dans une publication sur sa page Facebook en mai 2024, le Directeur de publication du journal Kalara a clairement indiqué ne pas apprécier le traitement que fait la chaîne de télévision Equinoxe de cette affaire. Un traitement critique à l’endroit de Samuel Eto’o et qu’il qualifie de « chantage villageois ». « Ceux qui veulent anéantir Eto’o aujourd’hui sont exactement les mêmes qui étaient contre son élection », avait-il déclaré dans une autre sortie, tout en le félicitant après avoir sévèrement repris Marc Brys au siège de la fédération. « Samuel Eto’o, le rythme est bon… Bravo légende », avait lancé Christophe Bobiokono.

Pour tous ces journalistes cités – et la liste est loin d’être exhaustive – les camerounais doivent soutenir Samuel Eto’o dans les projets qu’il a pour la fédération camerounaise de football.

En face, il y a ceux qui critiquent vertement les actions de Samuel Eto’o à la tête de l’instance faîtière.

Jean Bruno Tagne

Pourtant son directeur de campagne lors des élections de décembre 2021, il fait aujourd’hui partie de ceux qui critiquent régulièrement la gestion du football camerounais par Eto’o. Dans un message audio largement relayé sur les réseaux sociaux, l’auteur du livre « L’arnaque, il voulait donner au football camerounais toute sa grandeur » a promis des heures sombres à son ancien allié. « Samuel Eto’o a passé son temps à humilier les gens, il sera désormais humilié chaque jour », a-t-il déclaré. Dans le même message rapporté par le média Actu Cameroun, Jean Bruno Tagne avait ajouté, « ce qui va arriver à Daddis Camara (surnom attribué à Samuel Eto’o Fils par le blogueur Boris Bertolt pour décrire ce qu’il désigne comme le management autocratique du président de la Fecafoot) ce sera du jamais vu. Il a passé tout son temps à humilier les gens. Il humilie le ministre. Il a humilié Joseph Antoine Bell. Même Roger Milla qui est couché derrière lui aujourd’hui, il l’a humilié autrefois. Donc vraiment pour moi, je n’ai aucune espèce de compassion pour lui ».

Des propos presque similaires ont également été tenus par le journaliste lors de la visite de Kylian Mbappé au Cameroun. Revenant sur cette visite et sur le fait que celui-ci n’a pas rencontré le président de l’instance faîtière du football camerounais, il a un avis bien tranché. « S’il avait été à la place de Mbappé, il aurait fait pareil parce qu’il n’aime pas que la lumière touche quelqu’un d’autre. On voit Franck Biya, Nganou, Mbappé. C’est une belle photo. Les gens sont calmes entre gens civilisés. Ce type ne vaut pas la peine », a-t-il affirmé.

Les sorties du journaliste contre Samuel Eto’o se sont multipliées après la CAN 2023 en Côte d’Ivoire. Sur les réseaux et dans les médias, il s’est prononcé sur la responsabilité du président de la fédération dans la contre-performance des Lions et sur le conflit qui l’oppose au ministère des sports après la nomination du nouveau staff de l’équipe nationale. Invité par Christophe Boisbouvier dans GRAND INVITÉ AFRIQUE sur RFI le 11 avril 2024, Jean Bruno Tagne a affirmé que « Samuel Eto’o a perdu face à Mouelle Kombi », car « d’abord ce n’est pas lui qui paye, donc il va lui être difficile d’imposer quoi que ce soit ».

Alain Denis Ikoul

Il fait partie des plus grands critiques du « 9 » dans le milieu médiatique camerounais. Dans l’une de ses sorties relayées par Cfoot, Alain Denis Ikoul révèle pourquoi le président de la Fecafoot est tant critiqué. A l’en croire, le malheur de Samuel Eto’o vient de son « arrogance et de la condescendance de son entourage ». « Seïdou Mbombo Njoya, que j’ai aussi critiqué en son temps, n’était pas le meilleur président de la FECAFOOT. Il n’en a jamais eu la prétention. Sauf que lui-même et ses communicants étaient humbles et cela leur évitait une forte exigence du public et de la presse », a-t-il affirmé. Le journaliste pense que « quand tu es humble, l’on te traite avec mesure et tolérance, mais quand tu légitimes l’arrogance et la condescendance de ton entourage, quand tu acceptes d’être considéré comme omnipotent, omniscient et infaillible, tu reçois un traitement et des exigences à la mesure de cette arrogance et de ton infaillibilité. Samuel en réalité reçoit des coups parce que lui-même et ses communicants en mettent à longueur de journée », a-t-il ajouté.

Après la CAN 2023, il a redoublé d’ardeur dans sa critique, accusant le président de la Fecafoot d’ingérence dans la tanière des Lions, ce qui lui a valu une plainte déposée au CNC par l’avocat de Samuel Eto’o. En effet, lors de son émission LE ONZE ENTRANT du 15 février 2024, diffusée sur Jambo FM 91, le promoteur de Cfoot a tenu des déclarations mettant en doute l’autorité de l’ex-coach Rigobert Song à la tête des Lions indomptables. Il a affirmé que « certaines séances d’entraînement des Lions indomptables lors de la débâcle en Côte d’Ivoire étaient dirigées par l’actuel président de la Fécafoot en personne et non le tacticien Rigo ». En réponse, le 22 février 2024, Samuel Eto’o, via son avocat, a saisi le conseil national de la communication. Dans la lettre adressée au président du CNC, Joseph Chebongkeng Kalabubsu, et son équipe, il dénonce une légèreté dans le traitement d’une information qui « s’analyse tant en propagation de fausses nouvelles qu’en accusations mensongères », ce qui « cause un préjudice énorme » à Samuel Eto’o et « entache sérieusement sa notoriété ». Dans la suite de sa lettre, l’avocat du président de la Fecafoot demande au CNC « d’infliger des sanctions exemplaires » à Alain Denis Ikoul en réparation du « préjudice » causé. Ce qui n’empêche pas Denis Ikoul de continuer à faire des sorties pour tirer Samuel Eto’o dans le conflit Minsep-Fecafoot qui dure depuis avril 2024.

Hiondi Nkam IV

Le producteur de Diaspo Foot ne cache pas également ses opinions vis à vis de la gestion de Samuel Eto’o. Auteur du livre « Samuel Eto’o : L’ange et les démons », il est très régulièrement invité dans l’émission 7HEBO sur STV. En Juillet 2023 il estimait que « la présidence de Samuel Eto’o se résume à une triple arnaque » critiquant sévèrement son bilan.

Souley Onohiolo

Tantôt soutien, tantôt critique, Souley Onohiolo a souvent exprimé des regrets. Il avait, dans CANAL PRESSE en août 2023, réagi aux accusations portées contre Samuel Eto’o et à l’ouverture d’une enquête par la CAF. Dans son intervention, Souley Onohiolo critiquait les partisans de Samuel Eto’o qui cherchent à minimiser les accusations à son encontre en raison de son statut d’icône. Il a rappelé les cas de Michel Platini et Sepp Blatter, anciens dirigeants de la FIFA, qui ont été débarqués suite à des enquêtes.

Mais depuis quelques semaines, le journaliste apporte désormais son soutien à Samuel Eto’o dans son conflit face au ministère des sports.

A cette liste on peut rajouter Hugo Bossoken

Le journaliste, promoteur de Ndamba Web, traîne la réputation de franc-tireur par excellence contre Samuel Eto’o. Dans une récente interview accordée à Médiatude, il déclarait que « C’est Samuel Eto’o le responsable de l’instabilité de la Fécafoot depuis dix ans ».