Daniel Anicel Noah : « Les animateurs des débats du dimanche sont entrés dans une sorte de médiocrité »

Au micro de la CRTV, l’enseignant de journalisme s’est prononcé sur la question du respect des canons journalistiques par les présentateurs des débats TV.

Depuis plusieurs années déjà, les débats télévisés du dimanche sont devenus la nouvelle mode dans les médias. Chaque dimanche, hommes politiques, analystes et experts sont de plus en plus présents sur les plateaux de télévision. Objectif, débattre sur des thèmes d’actualités et autres sujets qui défraient la chronique. Au micro de la Crtv, Daniel Anicet Noah pense que « les débats du weekend font partie du jeu de la discussion républicaine d’une manière générale ».

Au vu de ses analyses, la diversité des intervenants sur les plateaux de débats constitue l’une des causes majeures du non-respect de l’éthique et de la déontologie journalistique par certains présentateurs. « Nous avons des activistes, c’est-à-dire des proto intellectuels, des proto militants et politiciens qui prennent part aux débats. À partir de là, le contrôle du format est devenu difficile et les animateurs eux-mêmes sont entrés dans une sorte de médiocrité. Dans la mesure où ils n’arrivent plus à contrôler la situation », précise-t-il.

« Je considère que c’est une transgression, et que la transgression fait partie du jeu de la recherche d’identité », a-t-il souligné.

Emmanuel Mbede relativise

Emmanuel Mbede, auteur du livre, « Techniques de programmation d’antenne pour la radio et la télévision africaines à l’âge du numérique », perçoit quant à lui le choix des hommes populaires sur les plateaux comme une excellente stratégie de recherche d’audience pour les chaines de télévision.« La télévision sert à divertir. Plus vous avez des show man, plus le public regarde. C’est le côté spectacle et punch line qui va prendre le dessus »

« Ce qui est intéressant pour eux (chaines de télévision, Ndlr) c’est de réussir à attirer l’attention du plus grand nombre de personnes et c’est ça la finalité de la télévision. C’est de faire en sorte que le plus grand nombre de personnes regardent un programme le plus longtemps possible », soutient l’ancien Directeur des antennes sur la CRTV.

Les débats télévisés poursuivent leurs chemins dans les médias, mais sous le regard du conseil national de la Communication. L’organe en charge de supervision et de la régulation des activités des médias au Cameroun, n’hésite pas très souvent à poser un regard méticuleux sur cette activité. L’objectif principal étant d’amener les hommes de médias à s’aligner au respect des normes du journalisme.