Dans un nouveau livre, Haman Mana critique les 42 ans de Paul Biya à la tête du Cameroun

Le directeur de publication du journal LE JOUR fait paraître, en avril 2025, « Les Années Biya, Chronique du naufrage de la nation camerounaise ». L’ouvrage retrace, selon lui, quatre décennies de dérive politique, économique et sociale au Cameroun.

En avril 2024, Haman Mana publiait un livre qui retrace ses 35 années de journalisme au Cameroun. Un livre qui raconte non seulement l’histoire du journaliste qu’il est, mais qui revient également sur certaines affaires politiques, économiques et sociales qui ont fait les choux gras de la presse camerounaise. Un an plus tard, le directeur de publication du journal LE JOUR revient avec une autre histoire. L’histoire d’un peuple, d’une nation recensée sur quatre décennies : l’histoire du Cameroun sous le règne de Paul Biya.

Dans «Les Années Biya, Chronique du naufrage de la nation camerounaise», paru aux éditions Schabel en avril 2025, l’auteur explore les 42 ans de gouvernance de Paul Biya, à la lumière d’archives, de témoignages et de faits documentés, souvent tus ou enfouis. Le récit de ce livre de 702 pages repose sur une question : « Comment expliquer qu’un pays, au vu de ses ressources naturelles et humaines, représentant l’un des meilleurs espoirs d’émergence au début des années 1980, soit devenu une terre où les insécurités et l’extrême pauvreté ont fait que le doute la dispute à la déshérence une quarantaine d’années plus tard ? » En treize chapitres et un épilogue, Haman Mana tente d’y répondre, en dressant le portrait d’un pays où, d’après lui, l’espérance s’est lentement effacée, engloutie par un régime qu’il décrit comme figé, répressif et opaque. « Il s’agit dans ces pages, du portrait d’une nation, au tournant du siècle. Un pays et un peuple, qui paresseusement, se sont laissés choir dans le chaos », explique l’auteur.

Le récit revient sur les moments marquants de la vie politique camerounaise. Il « lève le voile sur ces affaires non classées, ces disparitions et morts suspectes ayant plus ou moins défrayé la chronique ». Il évoque également les faits d’armes de certains hommes politiques dont le nom reste gravé dans les mémoires collectives. L’économie y est également peinte sous les traits d’un contraste entre l’illusion d’une émergence et la stagnation persistante.

« Je me suis donc proposé de raconter l’inexplicable : ce Cameroun qui depuis plus de quarante ans chemine, de génération en génération, sur les fragiles accotements de l’abîme. J’ai raconté, presque jour après jour, ce Cameroun et ses soubresauts, avec ses personnages, les uns connus, les autres moins connus, mais tous unis par le destin de cette nation qui tangue dangereusement, entre les mains d’un potentat nonagénaire », indique Haman Mana tout en précisant que le livre est « surtout » pour les générations futures « afin que nul n’en ignore ».