Replay

François Marc Modzom : « On pouvait se poser des questions sur la qualité de journaliste du président de la commission de la carte de presse » [Vidéo]

Sur le plateau de l’émission LE CLUB diffusée sur Bnews1 le dimanche 15 décembre 2024, le directeur de l’ESSTIC a dénoncé un journalisme gangrené par « l’amateurisme et le mercenariat ».

François Marc Modzom a puisé dans ses expériences professionnelles pour partager un regard critique sur le statut du journaliste au Cameroun. Interrogé sur la viabilité et la fiabilité des médias dans le pays, l’ancien journaliste de la CRTV est revenu sur son expérience sous le ministère d’Issa Tchiroma Bakary. Selon lui, une « bataille féroce » s’est tenue lors des états généraux de la communication pour définir le profil du journaliste au Cameroun.

« Ceux qui y étaient savent qu’il y a eu une bataille féroce entre les tendances. Nous étions, Peter Essoka, Adèle Mbala, quelques autres et moi-même, dans une commission qui était supposée définir le profil du journaliste. Qui est journaliste au Cameroun ? Et ça a été l’objet d’une bataille, je dis bien féroce. Et alors la bataille était tellement forte que ceux qui avaient vu venir ont gonflé les effectifs en se disant on ne sait jamais si on passe au vote. Il était question d’évacuer l’idée de former des journalistes, d’exiger que des journalistes soient formés. Alors il fallait qu’on soit journaliste simplement parce qu’on est journaliste », a-t-il déclaré.

D’après lui, l’issue de ces assises a laissé des doutes dans les esprits de certains. « Et quand on est sorti de là, ah écoutez, je ne vais pas être méchant, mais quand même, celui qu’on a nommé à la tête de la commission de la carte de presse [Séverin Tchounkeu, Ndlr], on pouvait se poser des questions sur sa qualité de journaliste », a-t-il estimé.

Journalisme envahi par des mercenaires ?

François Marc Modzom n’a pas mâché ses mots sur l’état actuel du journalisme au Cameroun. Il a déploré que le métier soit « envahi par des mercenaires, par des gangsters, par des gens qui n’ont aucune idée de la valeur ». Il a illustré ses propos par des pratiques préoccupantes, notamment les propositions commerciales déguisées en offres éditoriales. « Vous savez, dans ma très modeste position de directeur de l’ESSTIC, si je vous faisais voir le nombre de journaux que l’on m’envoie, de maquettes, en disant : ‘Grand frère, on va vous mettre en Une, on va vous mettre en troisième page, en interview centrale. Ça coûte tant.’ Après les petites cérémonies, parfois levée des couleurs, on vous envoie des devis pour qu’on fasse ceci, il faut mettre cela. »

Pour François Marc Modzom, le salut du journalisme camerounais passe par un retour aux fondamentaux et par une stricte régulation de l’accès à la profession. Il regrette l’absence de standards exigeants dans la formation et l’évaluation des journalistes.

This post was published on 15 décembre 2024 17 h 07 min

K.N.

Recent Posts

« Ce n’est pas Paul Biya qui a convoqué le sommet de la CEMAC, c’est le FMI qui l’a imposé ! » a déclaré Souley Onohiolo sur Cam 10 Télévision

Invité dans l’émission C’L’HEURE présentée par Rosalie Nguessele sur la télévision « Républicaine » le…

17 décembre 2024

L’aide à la presse privée passe de 56 millions à 140 millions FCFA

Ce montant a été dévoilé lors de la 6e session de la Commission d'examen des…

13 décembre 2024

Canal 2 va diffuser une nouvelle émission culinaire

« Coup de Food » débute à partir du samedi 14 décembre 2024. Après RECETTES…

13 décembre 2024

Le Niger annonce porter plainte contre RFI

Les autorités accusent RFI « d'orchestrer une vaste campagne de désinformation dans un montage grossier…

13 décembre 2024

Donald Trump donne le nom du futur dirigeant de Voice of America

Le président élu des États-Unis l'a annoncé le 11 décembre 2024 sur Truth Social, son…

13 décembre 2024

Après RFI et France 24, le Niger suspend BBC

Selon les médias nigériens, BBC, le média international britannique, a été suspendue ce 12 décembre…

13 décembre 2024

This website uses cookies.