Georges Alain Boyomo : l’architecte de la nouvelle ère de Mutations

Connu pour ses titres hors du commun, il fait partie des patrons de presse les plus respectés au Cameroun. Il a accepté de prendre la tête du quotidien qu’il dirige depuis mars 2017, alors que le journal traversait une période difficile qui aurait pu le conduire à la fermeture. Médiatude retrace le parcours express de cet « historien du présent » qui est également auteur du livre COMMENTAIRES : DIAGNOSTIC D’UNE SOCIÉTÉ CAMEROUNAISE EN PANNE, publié aux éditions Éclosion.

D’abord réticent à l’idée de travailler au quotidien Mutations, c’est finalement au sein de cet organe de presse que Georges Alain Boyomo va écrire l’une des plus belles pages de son histoire dans le journalisme et devenir l’un des journalistes les plus influents. Ce trajet, ses parents ne pouvaient pas l’imaginer lorsqu’il vit le jour le 27 janvier 1977 à Ngoumou dans la région du centre au Cameroun.

Jeune apprenant, il entre véritablement dans la profession en 1999. À la faveur d’un deuxième stage de vacances à Crtv FM 94, le Rédacteur en chef de l’époque, Jean François Nguegan, captivé par son talent, décide de le surclasser. C’est ainsi qu’il intègre la rédaction de cette radio où il va exercer comme reporter jusqu’en 2002, sans acte de recrutement. Alors qu’il était stagiaire à la FM 94, il entre à l’Esstic en 2000. École d’où il ressort en 2003 avec une licence en Sciences de l’Information et de la Communication.

 Son stage académique effectué à Mutations pendant sa formation va lui permettre d’être parmi ceux, de la promotion 2000-2003, sollicités par le DP de l’époque pour intégrer la maison. Mais Georges Alain Boyomo va fausser compagnie à Haman Mana et à ses camarades de promotion, en choisissant plutôt la radio. Ayant attendu en vain d’être embauché à la Crtv, il se lance dans l’aventure Radio Campus U Y II où il va exercer de 2003 à 2006. Il a d’ailleurs été le tout premier Rédacteur en chef de cette radio universitaire, logée à l’Esstic. En décembre 2006, il est recruté par Le Messager de Pius Njawe et affecté comme chef de bureau grand Nord. En cette qualité, il était tenu de produire un supplément hebdomadaire (en plus d’articles ponctuels) de quatre pages dénommé « Le septentrion », que le journal expérimente. Mission qu’il a assuré de 2006 à 2009, dans des « conditions souvent rudes ». 

En août 2009, il postule finalement à un appel à candidatures à Mutations. Une fois dans la maison, il va gravir les échelons au fil des ans. Il est d’abord reporter, ensuite chef de rubrique Éducation, chef de rubrique Politique, Rédacteur en chef adjoint et Rédacteur en chef, avant d’être enfin nommé directeur de publication le 30 mars 2017.

Depuis plus de 6 ans, il est directeur de publication du journal mis sur pied en 1996, sous l’initiative de l’assureur Protais Ayangma et de l’universitaire Maurice Kamto. Il avait pris les rênes du tabloïd après la démission de Xavier Messe le 21 mars 2017.  D’autres grands noms sont aussi passés avant lui, dont Haman Mana et Alain Blaise Batongue.

Son originalité pourrait venir des modèles qu’il copie jusqu’ici. « J’ai de l’admiration pour Alain Blaise Batongue pour sa vivacité d’esprit, son caractère perfectionniste, son sens de l’organisation et son côté humain. La finesse et l’éclectisme de Valentin Zinga m’ont toujours impressionné. J’admire la qualité des titres et des billets de Alain Belibi, la profondeur et l’élégance dans l’analyse de Charles Ndongo. Je suis aussi sous le charme d’un certain nombre d’éditorialistes et chroniqueurs français. Jacques Julliard (Marianne), Natacha Polony (Marianne), Jacques Attali (L’express), Christophe Barbier (L’express), entre autres », avait-il confié dans une interview accordée à Médiatude.

L’auteur du livre COMMENTAIRES : DIAGNOSTIC D’UNE SOCIÉTÉ CAMEROUNAISE EN PANNE est l’un des rares journalistes camerounais, à avoir interviewé Emmanuel Macron lors de sa récente conférence de presse avec Paul Biya au palais de l’unité à Yaoundé, le 26 juillet 2022.

Ancien président du Club des Journalistes Politique du Cameroun, le journaliste est actuellement le secrétaire général du Réseau des Patrons de Presse du Cameroun.