« Il y a un travail d’anticipation et de veille que le MRC aurait dû faire », a soutenu Hiondi Nkam IV sur STV

Invité de l’émission 7 HEBDO le dimanche 09 février 2025, le journaliste a estimé que le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) n’a pas su empêcher certains débordements au sein de son entourage politique et chez des sympathisants, appelant à une vigilance plus rigoureuse.

Mercredi 05 février, Maurice Kamto a publié une liste de dix commandements destinés à ses sympathisants et militants. Parmi ces recommandations, l’une d’elles souligne l’importance de « combattre avec la dernière énergie tout discours de division et de haine tribale ». Une déclaration qui intervient dans un contexte où des accusations récurrentes visent son parti sur des questions de communautarisme. Interrogé par Leila Reinne Nganzeu sur STV, Hiondi Nkam IV est revenu sur cette problématique, critiquant la réaction tardive du leader du MRC face aux dérapages de certains de ses soutiens.

« La veille est quotidienne »

Le journaliste a rappelé que les stratégies d’instrumentalisation tribale ne sont pas nouvelles dans le paysage politique camerounais. « On a vécu beaucoup d’années d’instrumentalisation tribale générée par le RDPC, et voir que le MRC n’arrivait pas à éviter cela, c’était un piège tendu », a-t-il analysé. Selon lui, tout parti politique doit mettre en place une « veille pédagogique » permanente pour éviter que certains discours ne prospèrent en son sein.

Il a pointé du doigt le manque de réactivité de Maurice Kamto, le président du MRC, face à certaines déclarations polémiques de ses partisans. « C’est là où je ne suis pas en phase avec le professeur Kamto quand il dit qu’il n’est pas obligé d’intervenir tout le temps lorsque des gens dérapent. Non, il y a eu trop de dérapages, et il aurait fallu, comme il le fait pour d’autres sujets, exercer une veille régulière pour recadrer », a-t-il insisté.

Le cas Patrice Nganang

Hiondi Nkam IV a cité le cas de l’écrivain et activiste Patrice Nganang, connu pour ses prises de position radicales. « Un éminent écrivain que tout le monde connaît, Patrice Nganang, s’est engagé en politique de manière forte et a fait beaucoup de sacrifices. J’admets ce parcours. Mais il a aussi commis des dérives tribales inacceptables », a-t-il déclaré.

L’homme de média a regretté que le MRC ait tardé à se dissocier de cet acteur jusqu’à ce que celui-ci s’attaque à Maurice Kamto lui-même. « Le MRC a attendu. Ils ont laissé courir. Et c’est seulement quand ce même Patrice Nganang a commencé à s’attaquer à Maurice Kamto, à l’insulter carrément […] que les gens se sont rendu compte qu’il était un personnage infréquentable », a-t-il ajouté, insistant sur l’importance d’une réaction précoce pour éviter que certaines figures polémiques ne ternissent l’image du parti.

L’urgence d’une posture claire et ferme

Pour Hiondi Nkam IV, il est impératif que le MRC adopte une politique de surveillance plus stricte sur les discours tenus en son nom. « Il y a un travail d’anticipation, de veille. Il y a un travail pédagogique qui est aussi du ressort des partis politiques, surtout un grand parti comme le MRC », a-t-il conclu, appelant à une prise de conscience et à des actions concrètes pour réduire les tensions identitaires dans le débat politique camerounais.