Gaëlle Moudio a été choisie comme commentatrice officielle en langue française de la CAN féminine Maroc 2022. Depuis ce 2 juillet, vous suivez la voix de la journaliste camerounaise en service à CRTV Littoral à Douala. Quelques heures avant son entrée en scène , la journaliste s’est dévoilée dans cette interview exclusive accordée à Médiatude. Elle y révèle son état d’esprit et les enjeux de sa participation active à cette CAN en terre marocaine.
Gaelle Moudio : C’est un sentiment que je connais. J’ai déjà eu une annonce de ce type, il y’a six ans, en 2016 pour la CRTV, dans les mêmes conditions ou peut-être un peu plus tard encore. C’est aussi à une autre parce que c’est la CAF qui me contacte. Ça donne une grande émotion, une grande pression, la chair de poule. Ça fait avoir mal au cœur, au ventre et à la tête (Rires) On se demande « Est- ce que c’est vrai ? Est-ce que cette chose qu’on a évoquée va see concrétiser ? Est-ce qu’on va être à la hauteur de la confiance immense que cela représente ? ». Après il y’ a beaucoup de choses dont on se rappelle. Quand il est l’heure, il est l’heure. Quand il faut y aller, faut y aller.
En réalité la CAN, on la prépare tous les jour. Je travaille tous les jours sur les matches, les joueuses, les lois du jeu,. Maintenant quand on est à ce niveau-ci, qu’il y’a un défi pareil, on apprend à regarder les choses, prendre match après match. Là, on est plus sur le détail. Il y’a l’ouverture tout à l’heure. Il faut être prête pour le premier match. On ne pense pas aux autres matches. On pense à cette ouverture, comment elle va. se dérouler et dès qu’on sera sortie de là, il faudra replonger dans le second match qui vient juste le lendemain. On a déjà fait la préparation globale. On va aller match par match. Rester fixée sur l’objectif immédiat et garder les yeux comme on les garde sur une balle de tennis.
Même si c’est un exercice connu, c’est un challenge nouveau parce qu’on rencontre d’autres personnes d’un autre niveau, d’une autre culture, d’autres expériences mais qui ont les mêmes objectifs que vous, la même conviction que vous; donc le courant passe tout de suite. J’ai rencontré Rachael Ayebga (l’ancienne gardienne des Super Falcons du Nigéria), c’est passé tout de suite. J’ai également rencontré Amanda Ndlamini (dont j’ai commenté les matches en 2016) ainsi que Haïfa Guedri, la tunisienne (première buteuse de l’histoire de la Tunisie à la CAN féminine), c’est aussi passé tout de suite. Pareil pour Ndembo Laetitia, ma consœur journaliste congolaise, qui va commenter les matches, parce qu’on regarde dans la même direction. Avec Benjamin Graham et Duane Dell’oca, c’était la même chose parce qu’on a les yeux rivés sur l’objectif, qu’on veut y arriver et qu’on veut tous que cette première soit un coup de maître. On s’investit à fond, on se soutient, on s’encourage.
(Rires)… Oui, bien sûr ! Je sais bien que je parle au nom du continent mais quelque part dans les coins des têtes, je suis toujours la représentante du Cameroun ; surtout dans les têtes des Camerounais. Ils vont en attendre beaucoup et espérer être bien représentés. Les camerounais sont exigeants. On va essayer d’être à la hauteur. On ne manque pas d’y penser et de le dire. C’est pas la première fois que cela arrivé au Cameroun. Martin Camus Mimb s’était retrouvé dans une situation pareille et ça s’est terminé par « Le Cameroun a joué la finale de la Coupe du Monde parce qu’un Camerounais commente la compétition ; Donc on va essayer d’être dans le même état d’esprit, de bien représenter le pays et de faire honneur au continent. Parce que la CAF se lance dans un projet pareil de mettre les femmes à l’honneur en leur donnant l’opportunité de prendre en main cette partie [Commentaires de match, ndlr], qui est plutôt encore très masculine, il faut que celles qui ont la charge de cette première soient à l’Aa hauteur. C’est un gros challenge et ceux qui me connaissent savent que je n’ai pas peur des challenges .
L’échange d’expériencesa commencé dans le forum qui a été mis sur pied assez rapidement que l’annonce a été faite. Ensuite, quand on s’est vu, on se parle. Rapidement on échange les connaissances sur les équipes, les expériences, les discussions. On se pose des questions, on n’hésite pas à se raconter nos petites histoires . On ne parle d’ailleurs pas que de football; on a fait une séance de gym tous ensemble à notre arrivée et ce ne sont pas les garçons qui ont gagné. (Rires) Mais ça fait du bien et ça enseigne quelque chose de magnifique. C’est une expérience extraordinaire.
Que promettre aux Camerouanis ? Sinon que de dire que je ferai de mon mieux pour que tout se passe bien. Évidemment, je remercie la CAF pour cette opportunité unique, en espérant qu’on vous rendra fiers, que je vous rendrai fiers.
Merci pour l’attention que vous avez portée à ma personne.
This post was published on 5 juillet 2022 18 h 58 min
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