Jacques Fame Ndongo, le journaliste qui conquit le monde politique

Personnage central du gouvernement camerounais, très peu de personnes savent que le Ministre d’Etat, Ministre de l’Enseignement Supérieur est journaliste à la base, et qu’il fut l’une des plumes les plus aimées d’abord par Ahmadou Ahidjo, puis par Paul Biya. Médiatude vous présente le parcours de celui qui restera l’un des pionniers de la presse écrite au Cameroun.

Juin 1972, un jeune homme de 21 ans, fraîchement parti de son Nkolandom natal où il est né le 15 novembre 1950, franchit le fronton de l’Ecole Supérieure de journalisme de Lille. Il y est admis par procédure spéciale, car jugé très brillant. Il y obtient ses diplômes professionnels. Revenu au Cameroun, il entame sa carrière comme chef de la rubrique nationale à l’agence camerounaise de presse. Il y produit ses premiers papiers, et attire l’attention des dirigeants de l’époque par son style unique, et par la rigueur de son écriture. En 1974, il est nommé coordonnateur de la rédaction francophone de Cameroon Tribune, quotidien national public, nouvellement crée. Il devient alors le scribe du président de la République de l’époque Ahmadou Ahidjo, qui se plaît à lire ses éditoriaux et ses chroniques dans les pages du jeune journal. Il demeure à ce poste jusqu’en 1978, date à laquelle il s’oriente vers une carrière universitaire.

Des salles de rédaction aux amphithéâtres…

En 1978, il soutient une thèse de Doctorat de troisième cycle. Il devient docteur ès lettres en sémiologie de l’université de Lille, en 1984. Il commence sa carrière universitaire en 1978 en tant qu’assistant de cours à l’université de Yaoundé jusqu’en 1980, puis devient chargé de cours durant les huit années suivantes. De 1981 à 1993, il occupe le poste de directeur de l’École supérieure des sciences et technologies de l’information et de la communication, récemment nationalisée. Il travaille à redonner à l’Ecole ses lettres de noblesse, et diversifie les enseignements. Il devient Maître de conférences en 1988, puis professeur titulaire des universités camerounaises en 1992. En 1998, il est nommé recteur de l’université de Yaoundé I, fonction qu’il occupe du 30 octobre 1998 à mars 2000.

La politique à pas de journaliste…

Très apprécié par les dirigeants successifs du Cameroun, il est du 31 juillet 1984 au 30 octobre 1998, est chargé de mission au cabinet civil de la présidence de la République du Cameroun. Après des fonctions universitaires, il revient dans le gouvernement comme ministre de la Communication le 18 mars 2000. Il ouvre alors la presse camerounaise à l’initiative privée, et plusieurs chaînes de télés et radios privées naîtront. Il quitte ce département ministériel le 8 décembre 2004. Il devient par la suite ministre de l’Enseignement supérieur dès décembre 2004. Lors du remaniement ministériel du 4 janvier 2019, il est élevé au rang de ministre d’État, ministre de l’Enseignement supérieur. Pas très loin de sa première vocation, il est depuis plusieurs années secrétaire à la communication du comité central du RDPC.