Jean De Dieu Momo à Jeune Afrique : « Il faut souvent te renseigner avant d’écrire n’importe quoi »

La publication d’un article de Jeune Afrique le 07 mars 2025 évoquant un possible remaniement ministériel au Cameroun avant octobre 2025 a provoqué une réaction rapide et tranchante du ministre délégué à la Justice. Il évoque également les raisons de l’absence prolongée de Laurent Esso et son supposé désengagement des affaires gouvernementales.

Dans un message posté sur ses réseaux sociaux quelques heures après l’article de Jeune Afrique, Jean De Dieu Momo n’a pas mâché ses mots. Il critique les conclusions du journal, affirmant que son supérieur hiérarchique, Laurent Esso, est en congé et non en incapacité de gérer ses fonctions. « Le ministre d’État Laurent Esso va bien. Il cumule plusieurs mois de congés non jouis et se repose. Normal ».

Une mise au point qui contredit la version de Jeune Afrique, qui indiquait que le garde des Sceaux, hospitalisé en Europe depuis plusieurs mois, avait progressivement délégué ses responsabilités à son ministre délégué, Jean De Dieu Momo, et que cette situation aurait accéléré la réflexion sur un remaniement ministériel.

Un remaniement avant 2025, « ne serait pas stratégique »

Si Jeune Afrique affirme que Paul Biya aurait confié à ses proches collaborateurs la tâche de préparer une nouvelle équipe gouvernementale avant la présidentielle d’octobre 2025, Jean De Dieu Momo estime que cette hypothèse ne tient pas la route. Pour lui, un remaniement à ce stade ne serait tout simplement pas pertinent. « Non, je ne crois pas à un remaniement ministériel avant la présidentielle 2025. Ce ne serait pas stratégique de démobiliser son équipe de campagne au moment crucial », rajoute-t-il.

Jeune Afrique laisse entendre que le chef de l’État pourrait profiter de la vacance de plusieurs postes pour ajuster son gouvernement en vue de l’échéance électorale.

Une délégation de signature « permanente »

Autre point soulevé par Jeune Afrique : la gestion actuelle du ministère de la Justice. Selon le média, plusieurs parapheurs sont désormais directement transmis à Jean De Dieu Momo, qui aurait obtenu une délégation de signature en raison de l’indisponibilité de Laurent Esso. Là encore, le ministre délégué rectifie le tir. « La délégation de signature du ministre délégué est permanente depuis le début. Pas besoin d’une nouvelle délégation », précise-t-il.

Si Jean De Dieu Momo réfute toute idée de remaniement imminent, Jeune Afrique soutient que Laurent Esso, en privé, aurait confié son désir de se retirer après une carrière de plus de quarante ans. « Depuis son lit d’hôpital, Laurent Esso a confié à des proches son désir de se retirer de la vie publique, après une carrière d’une exceptionnelle longévité. Ce magistrat de formation, dont la première affectation remonte à 1969, n’a cependant pas pris le risque de demander officiellement à Etoudi d’être déchargé de ses fonctions. Du haut de ses quarante années de haute administration, l’ancien secrétaire général de la présidence de la République redoute-t-il que son geste soit interprété comme un affront ? », peut lire Médiatude dans Jeune Afrique.