« Le RDPC est un désastre pour ce pays. Ils sont au pouvoir depuis 42 ans, qu’est-ce qu’on a ? » s’est interrogé Célestin Djamen sur Balafon TV

Invité dans l’émission ACCENT 237 le 30 mars 2025, le président de l’Alliance Patriotique et Républicaine (APAR) a dressé le bilan des 40 ans d’existence du parti au pouvoir.

Le 24 mars 2025, le RDPC célébrait ses 40 ans, une occasion pour plusieurs d’évaluer son impact sur le  développement et la démocratie du Cameroun. Tandis que certains en tirent un bilan positif, Célestin Djamen, lui, peine à trouver un seul élément favorable à la formation de Paul Biya, qu’il ne considère d’ailleurs pas comme un véritable parti.

« Le RDPC est un désastre pour le pays. Ils sont au pouvoir depuis 42 ans, qu’est-ce qu’on a ? Quand on a des populations dans l’Extrême-Nord qui boivent de l’eau dans des rivières… Nous sommes dans la barbarie totale. Aujourd’hui, quand on fait le bilan de ce parti, qui n’en est pas un d’ailleurs mais une administration, il est négatif. C’est un parti qui n’a pas de militants, que des adhérents […], c’est un parti d’élites… » a-t-il déclaré.

Le président de Apar affirme que le RDPC n’a pas su mettre en place un véritable système éducatif, en 40 ans de gouvernance. 

« Parlons de l’éducation. On parle de lycées : après 55 ans, on en a forcément plus, mais le niveau a horriblement baissé. Quand on voit nos enfants écrire, c’est à en crever de rage ! Ils ne maîtrisent ni l’anglais ni le français. On parle d’universités, il y en a peut-être deux qui sont virtuelles, c’est-à-dire créées sur le papier, mais qui n’existent pas physiquement, comme celle de Maroua. L’éducation a foutu le camp ! Quel est le budget de l’éducation ? Un pays comme le nôtre devrait avoir l’ambition de se doter d’une autonomie dans sa politique éducative, et pourtant, on livre nos enfants à des programmes inspirés de la France… On parle de quels lycées ? De coquilles vides ? Je vous épargne même le fait que certains diplômes sont délivrés avec 7 ou 8 de moyenne ! » a-t-il déploré.

Et de déplorer que le Cameroun n’a jamais été une véritable démocratie, malgré son multipartisme. 

« Nous vivons aujourd’hui dans un État qui nous fait croire que nous sommes en démocratie. François Mitterrand a imposé la démocratie dans plusieurs États francophones en 1990. Il a contraint les chefs d’État satellites à proclamer la démocratie, mais en réalité, nous sommes restés dans l’esprit du parti unique. Le RDPC, c’est un parti unique dans un multipartisme de façade. Toutes les libertés votées en 1990 n’existent pas vraiment. Tentez d’organiser une manifestation quand vous êtes un parti d’opposition, c’est zéro pointé ! Je l’ai vécu moi-même, c’est ça la réalité du terrain. » a-t-il confié.