Joint à Gatineau, au Canada, par Yacouba Ouédraogo, le journaliste de sport camerounais et auteur de plusieurs ouvrages sur le football est revenu sur la gestion du football africain par celui qui aura passé 29 ans au service de cette discipline sur le continent.
Le décès de l’ancien président de la confédération africaine de football le 8 août 2024 à Paris n’a pas laissé indifférent le monde de la presse africaine. Journalistes et autres professionnels des médias font le « bilan » des réalisations de Issa Hayatou pour le développement du football en Afrique. Interrogé à ce sujet par VOA Afrique, Jean Bruno Tagne a évoqué le combat mené par Issa Hayatou pour que le continent soit respecté en matière de football.
« C’est sous Issa Hayatou que l’Afrique a été un peu respectée sur la planète du football. On retiendra de lui qu’il a, pour la première fois, permis à l’Afrique d’accueillir la première coupe du monde de son histoire. C’était en Afrique du Sud en 2010 et ce fut une très belle compétition, malgré tout ce qui avait été dit par les afro-pessimistes, de part le monde, qui pensaient que l’Afrique ne pouvait pas accueillir une compétition de cette envergure », a confié Jean Bruno Tagne. « On retiendra également de Issa Hayatou que c’est lui qui a créé le championnat d’Afrique des nations qui est une espèce de coupe d’Afrique des nations pour les joueurs évoluant sur le plan local. Issa Hayatou a également développé le football des jeunes à travers la création de la CAN pour les 20 ans, 17 ans, et 23 ans. Le plus important, me semble-t-il, c’est qu’il a imposé, contre le gré de la FIFA et du monde du football, que la CAN se joue en janvier et février. Et son argument c’était que, un peu peu partout sur le continent africain, les mois de janvier et février sont ceux où il pleut le moins, ou alors pas du tout », a-t-il ajouté.
En ce qui concerne l’après Hayatou à la CAF, Jean Bruno Tagne estime que, « si on veut s’appuyer simplement sur le calendrier de la Can, on peut dire qu’on assiste progressivement à la mort du football africain sur ce point là. Depuis qu’il est parti, que ce soit avec son tombeur Hamad le malgache ou alors avec l’actuel Mostepe, ils sont pratiquement à la botte de la FIFA. Il faut également dire que sous Issa Hayatou, il y a eu une gestion à peu près normale des finances même si lui même, et ça c’est la note triste de son passage à la CAF, a été épinglé pour des affaires de corruption. Mais il n’en demeure pas moins que les finances de la CAF se portaient assez bien ».
Selon Jean Bruno Tagne, même après quitté la tête de la Fecafoot , Issa Hayatou a continué à faire briller son pays sur le continent. « Issa Hayatou a joué de son influence pour que le Cameroun accueille la CAN 2021 qui s’est jouée en 2022. Au moment où il attribue l’organisation de la compétition au Cameroun, il faut dire que sur le papier, le pays n’a pas le meilleur dossier loin s’en faut. Et la Cameroun lui sera éternellement reconnaissant ».
This post was published on 12 août 2024 14 h 34 min
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