« L’opposition camerounaise doit avoir pitié du peuple et s’unir autour d’un candidat consensuel », a proposé Jean Calvin Aba’a Oyono sur Équinoxe TV

Invité le 18 mai 2025 sur le plateau de l’émission LA VÉRITÉ EN FACE, l’universitaire a indiqué que l’alliance politique entre les principales figures de l’opposition au Cameroun est le meilleur moyen, selon lui, de battre le RDPC à la prochaine élection présidentielle.

À quelques mois de la présidentielle au Cameroun, les candidatures se multiplient. Acteurs politiques et membres de la société civile tentent de trouver les voies et moyens afin qu’il y ait un changement de régime après 43 ans de règne de celui en place actuellement. Sur le plateau d’Équinoxe TV, Jean Calvin Aba’a Oyono a indiqué que l’émiettement de l’opposition constitue l’un des plus grands handicaps pour espérer une alternance au sommet de l’État.

« Ce sont les leaders de partis politiques qui devraient s’entendre afin de dégager une candidature consensuelle, parce que l’émiettement de l’opposition n’est pas une bonne chose », a-t-il lancé. L’universitaire a rejeté l’idée selon laquelle l’exemple sénégalais, avec une multitude de candidatures, pourrait s’appliquer au Cameroun. « En Afrique de l’Ouest, c’était un peuple bouillant, qui en avait marre. Les Sénégalais sont à l’avant-garde du combat. Les universitaires qui ont dit à Macky Sall, niet. Le Conseil constitutionnel qui a dit à Macky Sall niet. Le peuple qui disait, on en a marre, qui est prêt à affronter la soldatesque. Mais dans notre contexte, ce n’est pas le cas. Vous convenez avec moi, qui affronte le pouvoir ? Ce sont les leaders d’opposition, ce sont les leaders d’opinion qui ont la capacité de dire la vérité, comme moi. L’opposition, ce n’est pas seulement une histoire de leaders ou de membres de la société civile. L’opposition nécessite une implication du peuple », a-t-il expliqué.

L’alliance des leaders de l’opposition comme solution

Jean Calvin Aba’a Oyono plaide pour une alliance entre les principaux opposants, notamment Maurice Kamto, Cabral Libii, Ndam Njoya… Il insiste sur la nécessité d’humilité et de compromis. « Mon vœu le plus ardent, est que l’honorable Cabral et Maurice Kamto se mettent ensemble. Et quand on dit se mettre ensemble, en politique, il n’est pas exclu d’être humble. En politique, on s’entend sur un certain nombre de plateformes. On se dit, on va aller avec telle ou telle méthode au gouvernement, avec tel ou tel homme. Donc tout le monde aura sa place au sein de l’équipe gouvernante. Mais le fait que chacun voudrait être en avant, vraiment nuit », a-t-il estimé.

« Le leader de l’opposition qui réunit à la fois la profondeur historique, qui connaît bien le système pour avoir travaillé, qui a payé de sa vie pour avoir été emprisonné, qui est très bien structuré, qui a une popularité, c’est Maurice Kamto. Ça coûte quoi à l’opposition de fédérer les énergies tout autour de Maurice Kamto ? Ça ne veut pas forcément dire que le moment venu, c’est le président Maurice Kamto qui sera en avant. Mais je dis au moins pour une base de départ. L’objectivité commence de faire observer que c’est le président Maurice Kamto qui est le leader de l’opposition qui remplit un certain nombre de critères assez objectifs en termes de popularité, en termes d’expérience. Et puis vient ensuite l’honorable Cabral. Et puis viendront en appui, parce qu’il faut également citer une très brave dame, Madame Ndam Njoya de l’UDC. C’est cette dynamique que je souhaite que les uns et les autres fédèrent », a-t-il ajouté.

Jean Calvin Aba’a Oyono a lancé un appel pressant aux leaders de l’opposition. Pour lui, ils doivent d’abord penser au peuple. « Le peuple a soif de changement. Et ce peuple attend un signal de l’opposition. Sans cette fédération des énergies, on va assister à une situation contre-productive \[…] Que les leaders de l’opposition taisent leur ego subdimensionné. Il faut avoir pitié de ce peuple qui a la peine, qui est à la recherche d’un leader consensuel. Donc le message que je lance à ces leaders de l’opposition c’est de fédérer leurs énergies et d’avoir pitié du peuple, qui est à la recherche d’un candidat consensuel afin de challenger la RDPC », a-t-il lancé à la fin de l’émission.