« Pour certains, le patriotisme consiste à défendre le pouvoir en place, et pour d’autres, à le combattre », a déclaré Alphonse Ateba sur Cam 10 Télévision

Invité dans l’émission C’L’HEURE présentée par Rosalie Guessele le 26 décembre 2024, l’autorité traditionnelle s’est exprimée sur sa perception du patriotisme des Camerounais.

Lors de son passage dans  l’émission diffusée du lundi au vendredi sur « la télévision républicaine », Alphonse Ateba a partagé son point de vue sur le thème : « Patriotisme, une valeur à exalter ? ». Pour lui, il estime qu’« il n’y a pas de patriotisme possible sans consensus », tout en soulignant les défis qui remettent en question cette valeur au Cameroun, notamment les tensions politiques… Selon lui, ce facteur complique la construction d’un patriotisme fondé sur des valeurs communes. 

« Il faut d’abord bâtir ce qu’on appelle des consensus républicains, c’est-à-dire les minima sur lesquels on bâtit notre société. Si, par exemple, aujourd’hui on en arrive à avoir ce qu’on observe dans certaines dynamiques politiques dont le projet politique consiste à dire : Biya must go, il est déjà trop vieux ; à partir d’un tel positionnement, il peut devenir difficile de parler de minima, de consensus républicain parce que Biya must go n’est pas un projet. Nous avons faim, nous n’avons pas d’eau, nous manquons d’électricité ; dire Biya doit partir […] Il faudrait qu’on s’accorde sur des choses qui nous sont communes… »

Selon l’autorité traditionnelle, « Aujourd’hui, nous avons pour seul discours l’alternance au sommet de l’État. Avec une telle approche, on n’arrivera pas à bâtir du patriotisme. Le patriotisme, c’est d’abord aimer notre pays, au-delà des colorations politiques, sur ce qui est essentiel : santé, sécurité publique, défense, etc. Lorsqu’on travaillera sur ces choses, on arrivera à les défendre. Aujourd’hui, pour certains, le patriotisme, c’est défendre le pouvoir en place, et pour d’autres, le combattre. De quoi parlons-nous donc ? Tant qu’on n’est pas d’accord sur les minima républicains, il nous sera difficile de bâtir un projet de patriotisme… » a-t-il conclu.