« Biya must go, pour moi, n’est pas un programme politique », a déclaré Joshua Osih sur la chaîne YouTube de Valery Ndongo

Face à l’humoriste le 18 février 2025, le président du SDF a défendu sa vision de l’opposition au Cameroun, insistant sur la nécessité d’aller au-delà des simples critiques du régime en place. Il indique qu’au sein de son parti, ils sont « beaucoup plus matures aujourd’hui et nous voulons gouverner ce pays ».
Après Maurice Kamto, le président du MRC, c’était au tour de Joshua Osih d’être l’invité de Valery Ndongo sur sa chaîne. Face à une question sur sa prétendue complaisance envers le pouvoir, l’homme politique a affirmé être resté constant dans son engagement contre le système en place.
« Je suis contre le système qui nous gouverne aujourd’hui. Je ne vais pas me mettre à venir à Kongossa TV répéter du lundi au vendredi que ce sont des voleurs. Les Camerounais savent tous de quoi nous souffrons. Maintenant, je pense, à mon âge et avec mon expérience, ce qui est plus important, c’est de proposer des voies de sortie. Vous savez, Biya must go, pour moi, n’est pas un programme politique », a-t-il affirmé. Et même s’il reconnaît que le SDF était engagé sur la voie de Paul Biya doit partir, par le passé, il indique tout de même : « mais on a évolué, on a évolué et nous sommes beaucoup plus matures aujourd’hui et nous voulons gouverner ce pays. Et donc, nous devons proposer aux Camerounaises et aux Camerounais ce que nous voulons offrir ».
Propositions pour le changement
L’opposant a expliqué qu’il privilégie désormais une approche axée sur les solutions plutôt que sur la dénonciation permanente. « Je pense qu’il faut passer 80 % de son temps en politique à dire où vous voulez aller et peut-être 20 % à condamner ce qui est mal fait. Mais le problème, c’est que les gens s’attendent à ce qu’on passe 80, sinon 100 % de notre temps à dire que les routes sont mauvaises, alors que tout le monde passe sur ces mauvaises routes et tout le monde est au courant de ça. Oui, on peut faire un petit rappel que ce n’est pas comme ça que les routes devraient être, mais ce qui est peut-être intéressant, c’est de proposer des voies de sortie. Vous savez, quand vous faites le catalogue de tout ce qui ne va pas bien, à la fin du catalogue, vous avez la même conclusion, c’est que le système doit changer, ce système nous tue. Et il doit changer », a-t-il martelé.
Pour Joshua Osih, le véritable enjeu est le changement du système tout entier et non de celui qui dirige. « On doit se battre contre un système. Et comme je le dis, si vous enlevez M. Biya et vous mettez un de ses proches collaborateurs, le système va perdurer. Le système restera. C’est le même système qui nous tue. Il va rester en place. Et donc, il faut se battre contre ce système. C’est ce que je fais et donc j’essaie d’être consistant là-dedans. Malheureusement, vous savez, dans une autocratie, la première façon pour qu’un autocrate garde la main sur un pays, sur son pays, c’est de faire en sorte que l’éducation politique soit inexistante. Et quand vous regardez les débats à la télévision, vous vous rendez vite compte que malheureusement, l’éducation politique, c’est quelque chose qui est un peu étranger à notre pays », a-t-il déploré.
Au cours de l’émission, il a également répondu à plusieurs autres questions, notamment sur son programme politique et sur l’actualité autour du football camerounais, avec le conflit Minsep-Fecafoot.