Nigéria : les médias interdits de donner des « détails » sur les attaques terroristes
La presse nigériane est sommée de ne plus relayer les détails des attaques de groupes armés qui sévissent dans le pays.
La mesure concerne principalement les radios et les télévisions et est signée de la National Broadcasting Commission (NBC). L’organe de régulation des médias audiovisuels au Nigéria a, dans une décision publiée le 16 juillet dernier, sommé les télévisions et radios du pays de s’abstenir de renseigner sur les « détails » des activités menées par les djihadistes et autres criminels.
Pour la NBC, cette directive intervient à la suite d’un constat clair effectué par la directrice de la surveillance des émissions au sein de la NBC Francisca Aiyetan, qui estime que « les gros titres de la plupart des journaux regorgent quotidiennement de sujets liés à la sécurité ». La commission souligne toutefois que, bien qu’ « apporter des informations sur la sécurité aux Nigérians soit une nécessité, il faut être prudent car trop de détails peuvent avoir un effet négatif sur les efforts des responsables de sécurité qui ont le devoir de faire face à l’insurrection ».
L’ action n’est pas vue d’un bon œil, surtout par les journalistes, qui la considèrent comme de la censure. En effet, pour Adeyele Ajayi, le directeur de l’une des corporations de journalistes du pays, cette mesure « est contraire aux règles d’exercice du journalisme ». Une atteinte à la liberté d’expression pour certains, quelques mois seulement après la suppression du réseau social Twitter, sur toute l’étendue de la république fédérale du Nigéria.