En RDC, le régulateur des médias suspend Al Jazeera pour 90 jours
Le Csac reproche à la chaîne qatarienne une interview avec un leader des rebelles du M23.
Il y a quelques jours, le président du Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication (CSAC) mettait en garde des chaînes étrangères contre le relais « des avancées terroristes » du M23 à l’Est de la RDC, menaçant de suspension toute chaîne contrevenante. L’organe de régulation dirigé par Christian Bosembe est donc passé de la parole à l’acte, à en croire un communiqué publié le 13 janvier 2025.
Dans sa correspondance, le gendarme des médias en République démocratique du Congo annonce la suspension de diffusion pour « 90 jours » de la chaîne qatarienne sur toute l’étendue du territoire.Le régulateur reproche au média « la diffusion d’une interview accordée à un leader du groupe terroriste du M23, sans recoupement des sources ni avis contradictoires, dans le but de déstabiliser les institutions de la République… ».
L’interview incriminée, d’après les médias locaux, est celle diffusée par la chaîne le 1er janvier 2025. L’entretien mettait en scène « la propagandiste Bojana Coulibaly avec Bertrand Bisimwa, leader du mouvement rebelle M23 ».
En outre, le Csac a invité les distributeurs, le procureur général près le Conseil d’État ainsi que le directeur général de Rénatelsat, l’organisme chargé d’assurer la diffusion des chaînes, à veiller à la bonne exécution de sa décision.
RFI, France 24 et TV5 Monde, chaînes qui étaient particulièrement interpellées par le président du Csac dans sa sortie du 7 janvier 2025, savent donc déjà à quoi s’en tenir si elles viennent à ignorer la mise en garde qui leur a été adressée contre le relais « des avancées terroristes » du M23, surtout que l’institution a la colère facile. Rappelons qu’en plus d’Al Jazeera, le régulateur a suspendu 8 chaînes du bouquet Canal+ le 19 décembre 2024. Ceci pour « préserver les bonnes mœurs ».
