Affaire Martinez Zogo : le conseil de Jean-Pierre Amougou Belinga demande sa libération
Pour justifier cette requête, Charles Tchoungang, avocat principal du patron du groupe L’Anecdote et de Bruno Bidjang, a pointé 12 cas de violation des droits de la défense et de la procédure lors des enquêtes préliminaires et de l’arrestation de son client.
Un peu plus de deux heures, c’est le temps qu’a pris l’avocat d’Amougou Belinga pour plaider en vue de sa libération pure et simple, le lundi 30 septembre 2024, lors de la neuvième audience au tribunal militaire de Yaoundé. Charles Tchoungang a présenté douze exceptions juridiques, toutes liées aux violations de procédure qui, selon lui, entachent le dossier depuis l’arrestation de l’homme d’affaires le 6 février 2023.
L’ancien bâtonnier a souligné une violation de domicile et l’appropriation illégale des biens d’autrui, lors de l’interpellation du PDG du groupe L’Anecdote. De plus, il a dénoncé l’arrestation « spectaculaire » de son client – largement relayée dans les médias et sur les réseaux sociaux – qu’il qualifie d’excessivement militarisée et contraire aux principes d’un état de droit, ainsi que les prolongations illégales des gardes à vue, même durant les week-ends. D’après Vision 4, il a aussi évoqué le fait que « les suspects ont été entendus sans la présence de leurs avocats et la requalification des charges contre Bruno Bidjang ».
L’avocat de Jean-Pierre Amougou Belinga a mis l’accent sur le non-respect systématique des procédures légales depuis le début de l’affaire. Il a rappelé que l’arrestation, l’interrogatoire et la mise en détention de son client se sont faits en totale violation des normes judiciaires. Il a notamment cité l’ordonnance de mise en liberté provisoire, délivrée par le juge d’instruction le 1er décembre 2023, qui a été écartée sans justification. Selon Me Tchoungang, cet acte prouve que la détention actuelle de son client est arbitraire et illégale. « Dans cette affaire, personne n’a rien respecté depuis le début. De l’arrestation de notre client, à sa mise sous mandat de dépôt, à ses interrogatoires, à son transfert à la maison d’arrêt, rien n’a été respecté, ni à l’enquête préliminaire, ni encore moins à l’instruction », a-t-il décrié dans un extrait rapporté par Vision 4.
L’audience s’est achevée par une demande de renvoi formulée par le ministère public, afin de se prononcer sur les exceptions soulevées par la défense. Une requête que le tribunal a acceptée, reportant l’audience au 21 octobre 2024.