Alain Foka explique pourquoi il ne se prononce pas sur la situation politique du Cameroun
Dans un portrait que lui a consacré Jeune Afrique, le 5 octobre 2022, le journaliste de Rfi, a dévoilé pourquoi il se garde de donner son avis sur la situation politique du Cameroun.
Si Médiatude se fie aux explications qu’il donne dans l’article intitulé : « Qui est vraiment Alain Foka ? », le journaliste franco-camerounais qui est en service à la Radio France International (Rfi), depuis maintenant trente un an, ne veut pas qu’on pense dans sa terre natale, le Cameroun, qu’il a un parti pris. Si, dans les autres pays africains, il rencontre tour à tour, dirigeants et opposants africains, il estime qu’il ne peut pas « tenter ce numéro d’équilibriste » au Cameroun, même si son frère, le médecin Jules Hilaire Foka, président du Conseil régional de la région de l’Ouest appartient au Rdpc, le parti au pouvoir.
« Il [son frère] a ses convictions politiques, moi, les miennes, que je ne tiens pas à afficher » car, au Cameroun quand « vous donnez la parole au camp présidentiel, vous êtes un vendu ; à l’opposition, vous roulez pour « votre frère Bamiléké » », souffle cet originaire de la région de l’Ouest-Cameroun à J.A.
Exprimer ses convictions politiques, cela lui a déjà porté préjudice. Par le passé, il avait été refoulé par l’ancien président Mauritanien Mohamed Ould Abdelaziz, lorsqu’il lui a demandé une interview. Ce dernier n’avait apprécié guère que le journaliste panafricain « déclare ne pas vouloir se rendre en Mauritanie à cause de l’esclavage », dans une sortie survenue bien avant sa demande.
Alain Foka est donc depuis mieux avisé, car d’après le magazine panafricain, « il fut un temps où Foka s’interdisait de rencontrer certains chefs d’État », à l’instar de Paul Kagame, l’actuel dirigeant rwandais ou le feu colonel Mouammar Kadhafi, l’ancien chef d’État libyen. Puis, il a décidé de mettre ses convictions de côté et d’interviewer Paul Kagame dans le cadre d’un documentaire d’ARCHIVES D’AFRIQUE, une des ses émissions diffusées sur RFI. Et Kadhafi, au milieu des années 1990. « C’est absurde de se dire journaliste et de refuser d’entendre la part de vérité de chacun. Je rencontre tous [les dirigeants]. La majorité d’entre eux me sollicite simplement parce que je suis une voix africaine libre, ni complaisante ni alignée sur le choix éditorial des autres. », se définit le présentateur de DÉBAT AFRICAIN
Un carnet d’adresse colossal
Cette modération du globe-trotter lui a permis d’avoir même les personnalités les plus renfermées d’Afrique à sa guise. En une trentaine d’années, Alain Foka, s’est lié d’amitié avec des hommes forts africains : Chefs d’États, comme putschistes se mêlent dans son escarcelle de contacts. « J’ai passé ces trente-cinq dernières années à faire comprendre à l’africain qu’il arrête de s’imaginer que, pour être crédible, il ne faut parler qu’au blanc. De mon côté, j’ai travaillé à construire ma crédibilité. Il faut croire que ça marche », se vante le français qui loge dans les beaux quartiers du Sud-Ouest parisien et ajoute chez J.A que les hautes personnalités africaines « le voient comme celui qui peut porter la parole de l’Afrique, pas la leur ».