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Alain Foka : l’itinéraire d’un passionné des mots, au cœur des grandes histoires africaines

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Après trente-deux ans d’exercice sur les ondes de RFI, le journaliste n’a pas perdu de sa superbe. Son nom, tout comme celui des émissions qu’il présente, suffit à éveiller la curiosité des millions d’Africains qui l’écoutent. Médiatude vous propose de revisiter le parcours de cet homme dont les prises de position et les affaires florissantes lui ont valu d’être sous le feu des critiques, mais qui se présente comme un électron libre, défenseur de la souveraineté africaine.

Son timbre vocal et son style sont reconnaissables entre mille. Ses programmes notamment, ARCHIVES D’AFRIQUE, LE DÉBAT AFRICAIN et les productions qu’il publie sur les réseaux sociaux sont un rendez-vous pour bon nombre d’Africains. Pourtant lorsqu’il poussait son premier crie au Cameroun dans les années 60, ses parents n’auraient pas imaginer que le petit Alain sera cité parmi les meilleurs Hommes de média dans le monde, 50 ans plus tard.

Troisième d’une fratrie de sept enfants, Alain Foka nourrit le rêve d’être journaliste dès sa plus tendre enfance, sous l’influence de plusieurs modèles parmi lesquels Jean Vincent Tchienehom de Radio Cameroun (aujourd’hui CRTV) et Georges Collinet de La Voix de l’Amérique. Après l’obtention de son baccalauréat, bien qu’il ait réussi au concours d’entrée à l’École supérieure internationale de journaliste du Cameroun (ESIJY), aujourd’hui ESSTIC, il choisit de faire les études en sciences politiques en France, avant de revenir au journalisme.

Diplômé de l’Institut d’études politiques de Paris, du Centre de formation des journalistes de Paris (CFJ) et de l’École supérieure de réalisation audiovisuelle (ESRA), l’originaire de la région de l’Ouest Cameroun commence sa carrière de journaliste à France Inter. Média dans lequel il va présenter des flashs d’informations, avant de rejoindre simultanément Europe 1 et La Cinq en tant que reporter.

En 1992, il fonde la société Phoenix Productions Médias, devenue Idy Productions, avec laquelle il réalise une cinquantaine de documentaires pour Planète, France 2 et TF1. Journaliste à RFI depuis 1994, il y tient les rênes de deux émissions phares notamment ARCHIVES D’AFRIQUE, le rendez-vous de l’histoire contemporaine du continent, décliné en versions audio et vidéo, et LE DÉBAT AFRICAIN, un espace d’échanges entre Africains sur les questions économiques, politiques, culturelles et sociales, où il accueille, depuis dix ans, tous les profils, de l’ouvrier au chef d’État, en passant par l’artisan et le banquier. Il a aussi été aux commandes, pendant plusieurs années, de l’émission MÉDIAS D’AFRIQUE, une émission qui se voulait une lecture de l’actualité internationale par les éditorialistes africains.

Repenser l’Afrique, son crédo

Depuis quelques années, Alain Foka se montre déterminé à s’affranchir du récit dominant qui a longtemps façonné la perception de l’Afrique, un récit qui a perpétué des insécurités profondément ancrées et une perception limitée de soi. Il pense qu’il est temps pour les Africains de se réapproprier leur propre récit, un mot qui leur a été retiré de force. À partir de décembre 2020, il va partager l’histoire de l’Afrique avec ceux qui le suivent sur les réseaux sociaux, en créant sa chaine Youtube. « L’Afrique a plus que besoin de son propre narratif. Elle a besoin de connaître le monde à sa manière. C’est pourquoi j’ai envie de mettre aujourd’hui 30 années d’expériences à disposition avec des documentaires, des débats, avec des points de vue tout simplement », affirmait-il.

Au Togo où il s’est retiré après sa démission de RFI en octobre 2023, le journaliste camerounais, en compagnie d’intellectuels d’Afrique francophone dont son compatriote Jules Domche, a officiellement lancé un mouvement panafricain baptisé « Manssah ». C’est une plateforme qui aspire à être « le catalyseur du renouveau africain ». Nous voulons « repenser notre continent sans avoir peur, sans complexe, avec suffisamment de courage pour remettre en cause les pensées, les concepts savamment distillés par l’école, les médias et autres, pour nous construire autour de notre réalité », précise Alain Foka.

De nombreux prix

Sa riche carrière lui a permis de décrocher, jusqu’ici, de nombreuses récompenses sur le plan international.  Déjà en 1999, il reçoit le prix du meilleur journaliste africain de l’année. Il est honoré par le prix Cameroon press awards en 2005, puis par le prix du meilleur journaliste africain de l’année en 2008. En 2016, il reçoit le prix Nelson Mandela du meilleur journaliste et va s’en suivre celui du Rebranding Africa Awards dans la catégorie Media Leadership 2017. Récemment en 2020, l’homme des archives est lauréat du prix Forum de Bamako du meilleur journaliste africain de la décennie. En 2011, d’après une liste dans le magazine New Afrique en son numéro du mois de juin, il est classé parmi les 100 Africains les plus influents dans la catégorie médias.

Alain Foka, fait aujourd’hui partie des figures majeures du paysage africain et camerounais en particulier.

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