Au Burkina Faso, trois journalistes portés disparus depuis plusieurs jours
Ils ont disparu dans le courant du mois de juin 2024. La société civile dénonce le silence assassin des autorités.
La dernière disparition en date est celle d’Adama Bayala. Chroniqueur de la chaîne privée BF1, il est porté disparu depuis le 28 juin 2024. Sa « disparition » survient après celle de Serge Oulon et de Kalifara Seré. Le premier, directeur de publication du journal L’Événement, aurait été « enlevé le 24 juin 2024, par des hommes se revendiquant de l’Agence nationale de renseignements (ANR) », selon nos confrères de RFI. Tandis que le second, également chroniqueur à la chaîne BF1, a disparu le 19 juin 2024, soit le lendemain d’une audition à la police judiciaire.
Cette situation inquiète Reporters Sans Frontières (RSF), à en croire le directeur Afrique de l’ONG, au micro de RFI.
« Les familles n’ont aucune nouvelle de leurs proches, leurs confrères non plus. Et c’est très inquiétant », a déploré Sadibou Marong dénonçant le silence assassin des autorités.
« Dans le contexte actuel au Burkina, que trois journalistes disparaissent en dix jours sans provoquer une seule réaction des autorités au Burkina, c’est extrêmement révoltant. Ce silence et ces stratégies d’enlèvement qu’on a déjà vus dans ce pays visent à faire taire des voix critiques », a-t-il poursuivi.
Depuis l’accession d’Ibrahim Traoré à la tête du Burkina Faso en septembre 2022, l’on note plusieurs entraves à la liberté de la presse. En plus des médias locaux, de nombreux médias étrangers, principalement français tels que RFI, France 24, Jeune Afrique, ont déjà subi la colère du régime militaire. La chaîne TV5 Monde, elle, a écopé d’une suspension de 6 mois tout récemment.
