CNC : ce qui est reproché à Équinoxe Tv et Duval Fangwa
Lors de sa 43e session ordinaire, tenue le 8 août 2024, le Conseil national de la Communication (CNC) a pris des résolutions concernant, entre autres, Duval Fangwa, son émission DROIT DE RÉPONSE, et la chaîne Équinoxe TV. Si la chaîne de télévision n’écope que d’un avertissement, le journaliste et son programme sont suspendus pour un mois. Médiatude vous donne plus de détails sur les motifs de cette décision du régulateur.
Deux ans après, le nom d’Équinoxe TV revient sur la liste des contrevenants du Conseil national de la Communication. Lors de la 43e session ordinaire de l’instance de régulation, tenue le 8 août 2024, la chaîne a reçu un « avertissement », son journaliste Duval Fangwa et son émission DROIT DE RÉPONSE, diffusée tous les dimanches, ont été suspendus pour un mois. Ils pourront reprendre en septembre prochain.
Selon le régulateur, cette décision est motivée par des déclarations de consultants de DROIT DE RÉPONSE à l’encontre des ministres de la Recherche Scientifique et de l’Innovation (Minresi), Madeleine Tchuente, et de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji.
« Madeleine Tchuente fait partie des gens qui mettent le pays K.O… Paul Atanga Nji a-t-il l’étoffe d’un ministre ? »
Aristide Mono (Consultant Equinoxe) et Charles Njikam (Militant MRC)
En ce qui concerne la première, d’après le CNC, celle-ci l’a saisi suite à la diffusion d’une « accusation prétendument non fondée et offensante, de nature à porter atteinte à son honorabilité », lors de l’édition de DROIT DE RÉPONSE du 28 janvier 2024. Cette accusation pourrait être celle formulée par Aristide Mono au cours du programme, selon les données de Médiatude. En effet, se prononçant sur le sujet : « Le Cameroun dominé par le Nigeria à la CAN : Les Lions pouvaient-ils mieux faire ? », dans lequel Samuel Eto’o était cité comme le principal responsable de la « mauvaise performance » des Lions à la CAN 2023, Aristide Mono, sortant du sujet, a préféré établir « une échelle de responsabilité de ceux qui mettent le pays K.O ». Dans sa liste, il a mentionné le nom de la Minresi.
« Les Camerounais mettent le football au centre de tout, et Eto’o semble aujourd’hui être l’une des personnalités les plus citées, les plus critiquées. Pourtant, lorsqu’on essaie d’établir une échelle de responsabilité de ceux qui mettent le pays K.O, Eto’o viendrait peut-être en millième position, parce que devant, nous avons par exemple des individus qui ont été cités comme des ‘voleurs’ de l’argent du coronavirus, des personnes impliquées dans l’affaire Glencore. Vous vous rendez compte que c’est beaucoup plus le nom d’Eto’o qui est cité sur les réseaux sociaux. Pourquoi ne pas citer le nom de Manaouda Malachie, qui a été mentionné dans le premier rapport de la Chambre des comptes, ou celui de Madeleine Tchuinte ? Pourquoi pas celui de [Louis Paul] Motaze ? Je pense que ce sont là des noms qui devraient normalement revenir dans les publications des Camerounais sur Facebook, Twitter… », a déclaré l’analyste politique, et ce, sans aucune intervention ni recadrage de Duval Fangwa. C’est ce qui pourrait valoir à ce dernier une suspension « d’un mois de l’exercice de la profession de journaliste au Cameroun ».
Quant au ministre Paul Atanga Nji, responsable de la suspension d’un mois de l’émission et de l’avertissement adressé à la chaîne Équinoxe TV, le CNC avance les mêmes raisons. Sa décision a été prise « suite à la diffusion de déclarations présumées non fondées, insinuantes et offensantes, de nature à porter atteinte à l’honorabilité » de ce membre du gouvernement, tenues au cours de l’édition de DROIT DE RÉPONSE du 7 juillet 2024, animée également par Duval Fangwa.
Ces déclarations, toujours selon les données de Médiatude, pourraient être celles avancées par Charles Njikam, militant du parti d’opposition Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC).
Réagissant à la mise en garde de Paul Atanga Nji contre les partis d’opposition à l’époque, Charles Njikam a remis en question les compétences de ce dernier à son poste. Dénonçant un « langage ordurier », il a demandé si Paul Atanga Nji « a l’étoffe pour être un ministre de la République » et a conseillé au chef de l’État de procéder au préalable à « une enquête de moralité » avant toute nomination.
En avril 2022, la même émission avait été suspendue pour 1 mois par le CNC, ainsi que son présentateur de l’époque, Cédrick Noufele.