« Il faut décentraliser la production de l’énergie électrique au Cameroun », a recommandé Thimothée Essomba sur Cam 10 Télévision
Le directeur de publication du journal La République Presse était l’invité de Rosalie Guessele le 5 décembre 2024, dans l’émission C L’HEURE. Il a réagi à l’accord de prêt de 49 milliards de FCFA signé avec la BAD, destiné au « redressement du secteur de l’électricité au Cameroun ».
Dans un décret signé le 3 décembre 2024, Paul Biya a autorisé un accord de prêt avec la Banque africaine de développement (BAD) pour financer le Programme d’Appui au Redressement du Secteur de l’Électricité au Cameroun (PARSEC), d’un montant de 74,25 millions d’euros, soit environ 49 milliards de FCFA. Pour Thimothée Essomba, ce budget servira surtout à « produire de l’électricité, mais les Camerounais ne ressentiront pas l’impact ».
« Le gros problème des politiques publiques au Cameroun, c’est la décorrélation qu’on crée entre l’offre en infrastructures et la satisfaction des besoins primaires des populations. Prenons les hôpitaux : le Cameroun a au moins deux hôpitaux de référence par région, mais quel est leur taux de fréquentation ? C’est pareil avec l’électricité. La production augmentera pour les grandes entreprises, mais tant qu’Eneo n’étendra pas son réseau de distribution dans les nouveaux quartiers, nous continuerons à avoir des transformateurs qui explosent, des problèmes de baisses de tension, etc. », a affirmé Timothée Essomba.
« Oui, je salue les 49 milliards, mais il faut aller à la racine du problème. La racine, c’est quoi ? Premièrement, il faut chasser Eneo. Deuxièmement, décentraliser complètement la production d’énergie électrique. Il est inadmissible qu’au Cameroun, la production d’énergie dans les collectivités territoriales soit limitée à moins de 1,5 mégawatts alors que le réseau hydrographique du pays permet à chaque arrondissement d’avoir sa mini-centrale ou son petit barrage. Pourquoi avoir une seule société nationale pour distribuer l’électricité ? Que font les collectivités territoriales décentralisées ? », s’est-il interrogé.
Et d’ajouter : « On peut avoir 360 Eneo au Cameroun pour rapprocher la production d’électricité des populations. L’avantage, c’est qu’en cas de panne, on n’accusera plus le gouvernement, mais le maire avec qui nous vivons au quotidien. D’ailleurs, lui-même sera dans le noir avec nous. En réalité, la révolte des Camerounais vient de là, pendant que le petit Camerounais est dans le noir, à Etoudi, il y a toujours de la lumière…»