Point de vue

Valentin Siméon Zinga : « Les débats du dimanche sont devenus les espaces privilégiés de la médiocrité politique »

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Dans leur ouvrage CAMEROUN, LE JOURNALISME EN MUTATIONS : REGARDS SUR UNE PROFESSION EN PÉRIL, publié en mai 2024, Haman Mana, Valentin Siméon Zinga et Eugène Shema se penchent entre autre sur les dérives observées dans les débats télévisés au Cameroun, devenus un véritable « exutoire » pour les passions politiques et sociales du pays.
 

Dans ce passage du livre, Valentin Siméon Zinga amorce le débat en soulignant l’apparition de ce qu’il appelle les « palabres cathodiques », un phénomène devenu central dans le paysage audiovisuel camerounais ces dernières années. Il s’inquiète de la prolifération de programmes clonés où les mêmes individus ressassent, semaine après semaine, les mêmes sujets, souvent avec des raccourcis et des stéréotypes. Selon lui, ces émissions servent davantage à une catharsis collective qu’à une véritable confrontation d’idées.
 
Haman Mana, quant à lui, partage une vision encore plus critique, estimant que ces débats sont avant tout un théâtre où les protagonistes viennent régler leurs comptes en public. « Je me dis que ramené à nos villages africains, c’est un peu la place du marché, où les villageois viennent régler leurs comptes en public… À travers l’expression souvent véhémente des dé- batteurs, l’homme qui n’a pas pu exprimer son point de vue (par le bulletin de vote) se sent représenté et pense que son avis, sa réclamation a été enregistrée. Aboutira-t-elle ? »
 
Il y voit une forme de divertissement médiatique bon marché, qui sert plus les intérêts des chaînes de télévision que ceux de la démocratie. « Pour les télévisions, c’est du pain bénit, en termes de programmes bon marché, où quatre chaises et autant de micros suffisent pour meubler autant d’heures de grande audience. Tout le monde y gagne, sauf le vrai débat, la télévision de qualité et, hélas, la démocratie ».  Il dénonce également la manipulation de ces débats par le pouvoir politique, qui y place des intervenants pour étouffer les voix discordantes et rendre inaudibles les critiques.
 
Là où les deux auteurs se rejoignent, c’est sur le constat que ces débats ne permettent pas de faire avancer le véritable débat démocratique. Pire encore, ils contribuent à maintenir une médiocrité ambiante, où les « experts » et « consultants » jouent souvent un rôle de propagandistes, soutenus par des modérateurs peu ou mal préparés.
 
Valentin Siméon Zinga souligne néanmoins quelques efforts louables dans le paysage audiovisuel camerounais, citant Aimé Robert Bihina comme une figure ayant tenté de rehausser le niveau avec des émissions comme C’POLITIK et SCÈNES DE PRESSE. Cependant, ces efforts restent isolés face à la tendance dominante de débats creux et souvent biaisés.
 
CAMEROUN, LE JOURNALISME EN MUTATIONS : REGARDS SUR UNE PROFESSION EN PÉRIL, est un livre d’entretien dans lequel Valentin Siméon Zinga et Haman Mana échangent avec Eugène Shema. L’ouvrage préfacé par Charles Ndongo et postfacé par Thomas Atenga présente les métamorphoses dans la pratique du journalisme au pays et met en lumière les défis actuels sur le plan local. D’autant plus que le domaine est miné par des maux tels que le «  journalisme du Hilton », la « presse WhatsApp »  et les allégeances rémunérées.
 
La cérémonie de dédicace du livre devrait se tenir le 17 octobre à la Librairie des Peuples Noirs, apprend Médiatude.

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