Victime de viol dans son enfance, Kate Djiaha brise le silence
Dans une sortie ce 11 janvier sur les réseaux sociaux, La journaliste et reporter d’Equinoxe télévision raconte comment elle a été victime de viol alors qu’elle était âgée de 5 ans seulement.
‹‹Il a sorti son sexe et a essayé de forcer le passage en vain (…) ça faisait tellement mal que j’ai poussé un grand cri››
Dans un texte émouvant, le reporter dénonce le viol dont elle a été victime et souhaite transmettre un message engagé, s’inscrivant dans la lignée de la lutte contre la culture du silence sur les violences faites aux femmes.
‹‹ La culture du silence que nos parents ont instauré autour de nôtre éducation nous a trop coûté à nous les petites filles de l’époque devenues femmes. Les viols et autres attouchements qu’on a subi enfants ont eu des traumatismes qui continuent de rythmer le quotidien de certaines encore aujourd’hui.››
Elle avait 5-6 ans à l’époque des faits
‹‹Je devais avoir 5 ou 6 ans quand cela s’est passé J’avais une amie chez qui j’aimais aller jouer. Cette amie avait un grand frère qui s’appelait petit Alfred.
Ce jour j’ai trouvé son frère et elle en train de bouffer une petite boite de chocolat. Ils ont partagé avec moi, j’en étais ravie. Après petit Alfred m’a demandé de le suivre dans sa chambre pour prendre plus de chocolat. Une fois là-bas, il m’a dis couche toi d’abord je vais te faire quelque chose que les grand aiment faire mais tu n’en parle à personne. Je me suis couchée, il a levé ma jupe, j’ai apposé la résistance qu’un enfant de cet âge pouvait avoir mais il m’a dis enlève tes mains sinon je vais dire à tout le monde que je t’ai surpris en train de voler dans ma chambre. Je me suis laissée faire, il a sorti son sexe et a essayer de forcer le passage en vain.
Ça faisait tellement mal que j’ai poussé un grand cri. Sa grande sœur, de la même génération que ma mère qui était là est sortie de sa chambre à elle appelant son frère comme si elle savait ce qui était en train de se passer. Il m’a relevée et m’a demandée de sortir en me promettant de me frapper si j’en parlais ( il était réputé le plus fort au quartier ). J’étais effrayée, et j’avais mal. Quand je suis sortie de là, sa sœur m’a regardée et j’ai tracé sans demander mon reste. Je les ai entendu se chamailler. Et moi de peur de me faire fouetter j’ai rien dis à personne. Je suis rentrée à la maison faire ma toilette et me coucher en plein 14h. Plus tard il a eu le culot de venir jusque chez nous pour m’offrir une petite boite de chocolat que j’ai refusée. J’ai arrêté d’aller chez eux et de fréquenter sa petite sœur qui était mon amie.››
Pourquoi en parler aujourd’hui ?
La journaliste estime qu’il est »temps de dénoncer »
‹‹ Parce que le silence est complice et qu’avec toutes les scènes de viol qui se déroulent sur les jeunes filles, très peu sont accompagnées et cela crée des traumatismes et des blocages. Il est temps qu’on dénonce et qu’on traque ces énergumènes qui s’en prennent à des enfants sans défense. J’ai perdu mon violeur de vue aujourd’hui, mais je le recherche depuis longtemps. Le jour où je me retrouve en face de lui, il finira à l’hôpital. J’espère que ce récit arrivera jusqu’à lui et qu’il saura par là même que je n’ai pas oublié. La petite Cathy comme tu m’appelais à l’époque s’en souvient très bien, un jour où l’autre je vais t’avoir face à moi. Mais j’espère surtout que la parole va être démocratisée dans les familles et que les petites filles vont être plus protégées par leurs mamans. Parce que malheureusement quand ce n’est pas l’oncle ou le voisin, c’est souvent le père lui-même. ››