Amadou Vamoulké condamné après plus de « 2000 jours » de détention provisoire
Après plus de six ans de mise en examen à la prison centrale de Nkondengui, l’ancien directeur général de la Cameroun Radio Television (Crtv), a écopé la nuit dernière d’une peine de 12 ans de prison ferme, au Tribunal Criminel Spécial, à Yaoundé. Il devra notamment « verser une amende de 47 millions FCFA », d’après Rsf.
Amadou Vamoulké était notamment accusé de détournement de fonds. Directeur de la Crtv dès l’année 2005, il avait été arrêté en 2016, année qui marque la fin de son règne à la tête de la télévision nationale. Après son arrestation, le procès d’Amadou Vamoulké a connu un nombre record de « 137 » renvois devant la loi, d’après Reporter Sans Frontières (Rsf) dans son bilan 2022, sur les exactions commises contre les journalistes, où Amadou Vamoulké figure d’ailleurs parmi les « huit cas les plus marquants de détention de journalistes en 2022 », sur « 533 » cas enregistrés à l’issue de l’année.
« Le plus long procès de l’histoire de l’opération Épervier »
Rsf, dans son rapport, a même confié que son procès est « le plus long de l’histoire de l’opération Épervier », une vaste opération judiciaire de lutte anti-corruption au Cameroun, déplorant en plus, que le septuagénaire, a passé « 2000 jours » de détention provisoire.
Cependant, étant donné que le journaliste a déjà passé 6 ans en attente de jugement à la prison centrale de Nkondengui, il ne lui manque plus que 6 autres à tenir avant de recouvrer la liberté, comme le veut la règlementation. Et âgé à peine de 73 ans, Amadou Vamoulké, s’il survit, pourrait avoir 79 ans au moment de sa sortie.
