« Quel président peut abandonner la présidence pendant 49 jours pour venir prendre des vacances en Afrique ? » s’est interrogé Augustin Nguefack sur Equinoxe
Invité dans l’émission EQUINOXE SOIR présentée par Serge Alain Ottou le mardi 22 octobre 2024, l’avocat s’est questionné sur « les nombreux jours d’absence du président Paul Biya du Cameroun ».
Après son départ de Pékin en Chine début septembre, où il avait assisté au sommet sino-africain, le chef de l’État camerounais a presque disparu des radars puisqu’il a manqué de nombreux rendez-vous internationaux auxquels il était annoncé, comme l’Assemblée générale de l’ONU à New York et le dernier sommet de la Francophonie à Paris. Loin des caméras et du public, de nombreuses rumeurs ont émergé sur son « état de santé ». Le lundi 21 octobre 2024, le président de la République est revenu, « mettant fin aux spéculations ». Mais pour Augustin Nguefack, la question demeure : « Pourquoi autant de temps passé hors de son pays ? »
« C’est normal pour tout le monde d’aller en vacances, mais est-ce que notre président peut imiter le président français ? Aller en vacances juste pour 15, 20 jours ? 49 jours ? Nkoukouma (chef), c’est beaucoup ! 49 jours, c’est trop. Est-ce qu’il y a un président européen qui peut se permettre de telles libertés et abandonner la présidence pour autant de jours ? C’est impensable, c’est inimaginable. »
Avant de poursuivre ses propos, Serge Alain Ottou, le présentateur de l’émission, a tenu à rectifier le nombre de jours du départ du président en « vacances », en précisant que « le sommet sino-africain s’est achevé le 6 septembre 2024, et le président est parti de Chine le 8 septembre », donc contrairement à ce qu’a indiqué Augustin Nguefack, « c’est moins de 49 jours ».
Prenant cette remarque en compte, l’avocat a néanmoins continué à s’interroger : « Mais qu’est-ce qu’il faisait dehors pendant 30 jours ? Même si j’enlève 15 jours, ce n’est pas normal. C’est beaucoup. Le simple fait de savoir que le président est là empêche certains de voler, même s’ils volent, mais pas à la même vitesse. Quand il n’est pas là, c’est du bordel […] À l’arrivée du président, je n’ai vu que des mamans, je n’ai vu que des étudiants. La symbolique, la communication étaient claires… Les étudiants sont venus me dire que désormais leur place est dans la rue parce qu’on ne soutient plus les thèses de doctorat au Cameroun. Il faut qu’il s’interroge sur pourquoi il n’y avait que des étudiants, alors qu’il avait dit à l’époque : « La politique aux politiciens, et l’école aux étudiants », mais maintenant ce sont les étudiants qui viennent l’attendre. On n’a vu que des mamans, la plus jeune avait au moins 55 ans… Je n’ai pas vu la jeunesse du Rdpc. Le président doit tirer toutes les leçons[…] Il faut féliciter l’opposition parce que j’ai constaté qu’elle était très disciplinée, parce que selon moi, l’opposition était en prière pour que Paul Biya revienne en chair et en os… C’est pour dire que tout le monde veut qu’en 2025, le jeu soit sain… », a-t-il conclu.