Point de vue

Clarence Yongo pense que l’Afrique doit tirer profit de son dividende démographique

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L’ancienne vedette de Canal 2 international et actuellement à la tête de Griote TV  estime que le continent africain est appelé à tirer avantage du quota jeunesse, « comme cela a été le cas dans certains pays Asiatiques. »

En cours de transition démographique, le continent Africain regorge d’un nombre important de jeunes. Cette proportion de la population est une force de productivité et de développement que le continent doit mettre à profit. Voilà l’une des recommandations de   la 9e Réunion consultative du pré-Sommet sur l’intégration du genre dans les Etats membres de l’Union Africaine à Addis-Abeba en  Ethiopie en Janvier 2017.  

L’Afrique recensait cette année-là, 200 000 000 de personnes âgées entre 15 et 24 ans, chiffre pouvant être multiplié par trois en 2050 selon les estimations de l’institut Américain « population reference bureau ». La cartographie du continent est marquée par un nombre élevé de jeunes. D’ailleurs cette couche juvénile représente 60% de la population. C’est ce qui est décrit comme une situation de dividende démographique, basée sur la baisse de la natalité, un nombre élevé de jeunes adultes et un nombre relativement bas d’enfants et de personnes âgées.

Comme cela a été le cas dans certains pays Asiatiques, le continent Africain est appelé à tirer avantage du quota jeunesse. Pour en arriver là, les Etats sont invités à penser au process d’absorption des jeunes dans le monde du travail, développer un système éducatif et de santé adéquat, favoriser l’insertion des femmes.

Pour les spécialistes de l’investissement, le problème de l’Afrique est fondamentalement celui de l’emploi. Les jeunes chômeurs sont nombreux et leur nombre va croissant, ce qui pourrait favoriser l’instabilité et la montée des conflits comme on le voit aujourd’hui dans plusieurs pays. Ainsi, dans le but de permettre aux jeunes d’être actifs, le fonctionnariat est juste une solution superficielle tandis que l’entrepreneuriat est présenté comme la clé de sortie.

L’Afrique doit donc penser à la mise à disposition des financements, renforcer les capacités des jeunes entrepreneurs, mobiliser les ressources internes et réduire les barrières transfrontalières afin de mettre à disposition un espace viable pour les projets.

Pour atteindre tous ces objectifs, les leaders politiques et étatiques sont interpellés dans leurs rôles. Toutes les politiques doivent être exhaustives, afin de faire de la question du dividende démographique non un problème périphérique mais une préoccupation centrale.

Sinon on devra s’attendre à un regain de conflits dans les Etats, un facile enrôlement des jeunes désœuvrés dans des  groupes terroristes, et divers problèmes sociaux qui vont entrainer une  implosion du Continent.

Selon Paul Harry AITHNARD spécialiste en finance, ce changement de paradigme devra s’accompagner de politique publique adéquate. Or le fonctionnement actuel est taxé de politique égoïste et nombriliste, destinée à renforcer le pouvoir des politiciens et Chefs d’Etat Africains. Comment donc mettre en œuvre la valeur partagée des jeunes et des femmes dans ces conditions ?

Aujourd’hui, les jeunes leaders recommandent à la jeunesse de prendre le pouvoir tout en refusant les compromis qui les embrigadent. Pour tirer bénéfice du dividende démographique, les jeunes et les femmes s’activent à tenir leurs responsabilités, les Etats quant à eux sont attendus dans l’implémentation de leur feuille de route pour l’épanouissement de la jeunesse.

© Clarence YONGO

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