Deux journalistes d’Equinoxe TV « menacés de mort et d’arrestation au Cameroun », selon le CPJ
Selon le Comité de protection des Journalistes (CPJ) dans un rapport publié le 2 octobre 2024, des professionnels de la chaîne bleue l’ont approché pour exprimer leurs craintes liées à leur sécurité au Cameroun. L’un d’eux, d’après l’ONG américaine, « est en fuite depuis début août 2024 ».
Ces « journalistes politiques » d’Equinoxe Tv, qui ont requis l’anonymat, ont informé le CPJ qu’ils sont victimes de « menaces de mort par téléphone et de menaces d’arrestation en lien avec leur travail ».
« Chaque jour, quand je quitte ma maison, je sais que le pire peut arriver », déclare l’un des journalistes, qui ne se sent plus en sécurité malgré son déménagement. L’autre journaliste est en fuite depuis début août 2024. Tous deux ont refusé d’être identifiés, invoquant des préoccupations de sécurité, précise le CPJ dans son rapport.
« La réduction de la liberté d’expression et des médias a commencé. Les journalistes se censurent sous les instructions de leurs patrons ou de leurs rédacteurs en chef », commente Marion Obam, présidente du Syndicat national des journalistes du Cameroun, citée par le CPJ.
Pour l’organisation non gouvernementale américaine, ces dérives à l’encontre de la presse au Cameroun seraient liées à l’élection présidentielle de 2025, qui approche. Le CPJ soutient qu’à un an de cette échéance, « les attaques contre la presse se sont intensifiées ». Pour illustrer cette situation, le CPJ dénonce, entre autres, « la mise sous scellés » de RIS Radio par le préfet du Mfoundi le 13 août 2024, l’agression du directeur de publication du journal La Voix du Centre le 22 août, et la condamnation à 20 ans de prison « pour détournement de fonds » infligée à Amadou Vamoulké, ancien directeur général de la CRTV, le 28 août.