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Un hashtag pour dénoncer la précarité dans l’univers médiatique camerounais

Le hashtag #Personneneparle lancé ce 18 mai sur les réseaux sociaux, notamment Facebook, est devenu l’un des plus utilisés par les hommes de médias camerounais. Ce hashtag dénonce la précarité dans laquelle vivent certains hommes de médias au Cameroun. Les principaux indexés sont les patrons de médias.

Mélissa Kouya est animatrice à radio Carrefour. Sur son compte facebook ce lundi, elle raconte l’histoire « d’un présentateur du JT de 20h qui avait bâché sur la moto  avec sa belle veste » . Avant elle, Yvan Ango, Laurene Boule, Flore Tamko, Léandre Mandela Nzie, Fidjil, Marie Gabrielle Mfegue et bien d’autres ont fait des publications en utilisant ce Hahstag. Certains pour raconter leur expérience d’autres pour soutenir le « mouvement ».

Selon John Tchoua Williams, initiateur du hashtag, le déclencheur de ce « mouvement » est en réalité « l’histoire d’un confère d’une chaîne de TV qui est régulièrement à l’antenne et sur le point de se faire expulser par son bailleur. Il ne parvient pas à joindre les 2 bouts, pour cause, des mois de travail non payés. » Si on s’en tient à de nombreux témoignages sur le hashtag, l’histoire du confrère en question n’est pas isolée. Elle est similaire à celle de plusieurs autres personnalités des médias au Cameroun. John est animateur radio et désormais producteur indépendant. Il dit être « révolté » après le constat que malgré les frustrations vécues au quotidien, les concernés se murent dans le silence.

Ce n’est en aucun cas une guerre contre le patronat des médias

Derrière ce mouvement, l’animateur évoque les objectifs visés : « Je veux que l’Homme de média s’exprime pour un meilleur traitement. Il ne faut plus que le sujet des conditions de travail dans les médias soit tabou. On doit en parler, on doit être informé sur nos devoirs et nos droits, mais aussi sur le modèle économique du monde des médias. Il faut que tout le monde en parle, employés comme patrons. Ce n’est en aucun cas une guerre contre le patronat des médias, il s’agit de revendications légitimes d’une corporation qui agonise jour après jour. »

Il exhorte cependant les personnalités des médias à s’exprimer pour un meilleur impact dans le cadre de la dénonciation: « Les revendications devraient sortir du virtuel. Mais ce n’est pas une action isolée qui sera entendue, mais un mouvement collectif. Je pourrais avoir envie de lancer un syndicat ou une association mais tout seul, je n’y arriverai pas. En ma qualité de Média Coach et d’expert EMI, j’essaie à travers l’éducation, de faire bouger les lignes. Mais il est clair, que pour changer le traitement des Hommes de médias, il faut que plus de personnes en parlent. »

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