Rodrigue Tongué : « L’arrêté du préfet du Mfoundi pourrait alimenter la colère parmi les opposants »
Dans une analyse diffusée sur Canal2 International, le journaliste questionne la portée juridique et politique de la mesure prise par Emmanuel Mariel Djikdent, le 16 juillet 2024.
Principalement interpellés par la sortie du préfet, les Hommes de médias tentent de la comprendre. Après des reportages et articles sur l’actualité brûlante, l’heure semble être aux commentaires, chroniques, éditoriaux et analyses. C’est à travers ce dernier genre journalistique que Rodrigue Tongué a essayé de décrypter ce que cache cette décision d’interdire de séjour à toute personne qui appelle au soulèvement contre les institutions de la république, dans le département du Mfoundi.
D’après le directeur de l’information de Canal2, cet arrêté visant à préserver l’ordre public soulève de nombreuses questions sur son esprit. « D’un côté, si cette mesure paraît justifiée par le contexte de tensions politiques et sociales, marquée par la préparation de la présidentielle de 2025 et sa cohorte de menaces; toutefois, sa légalité et sa conformité avec les droits constitutionnels et les lois sur les libertés de 1990 notamment, la liberté d’expression et de mouvement sont discutables », a-t-il observé, relevant la portée juridique de la menace du préfet.
Dans son analyse, Rodrigue Tongué souligne également que la sortie de Emmanuel Mariel Djikdent pourrait avoir d’énormes répercutions sur le climat socio-politique au Cameroun, et sur l’image du pays à l’extérieur. « Dans un avenir proche, les organisations de défense des droits humains pourraient y épingler un outil potentiellement arbitraire de répression. À court terme, l’arrêté pourrait dissuader les mouvements de contestation mais aussi alimenter la colère parmi les opposants c’est-à-dire toucher à l’ADN de la démocratie. À long terme, une telle mesure pourrait éroder, surtout si son usage est cavalier, la confiance dans les institutions », a-t-il souligné.
Pour lui, « Il est crucial de surveiller l’application de cet arrêté pour éviter les dérives et garantir un équilibre entre sécurité publique et respect des droits civiques, y associer la justice, la commission des droits de l’homme, le parlement et autres ».
En dehors de Rodrigue Tongué, d’autres journalistes ont fait des sorties pour interroger la mesure du préfet du Mfoundi. C’est le cas de Haman Mana qui, dans un éditorial publié dans le journal Le Jour ce 18 juillet, a questionné sa nécessité en indiquant qu’il y a plus urgent notamment, les ordures qui jonchent les rues de la capitale Yaoundé.