Au Sénégal, les médias privés observent une « journée sans presse » ce 13 août
Certains journaux du pays ont suivi le mot d’ordre lancé le 11 août 2024 par le patronat de la presse. Et même si les journaux n’ont pas été imprimés, les rédactions ont tout de même publié des titres presque identiques.
Quatre mois après l’arrivée au pouvoir du président Bassirou Diomaye Faye, les médias privés dénoncent la « menace » qui pèse sur la liberté d’informer. Les patrons de presse du Sénégal alertent sur les mesures fiscales et économiques prises par les nouvelles autorités et qui les mettent en faillite. Ils dénoncent entre autres, la confiscation du Fonds d’appui au développement de la presse, la remise en cause de contrats entre l’État et les médias et l’encadrement de la publicité, rapporte RFI.
D’après la presse locale, la question fiscale reste la principale pomme de discorde entre les médias et le gouvernement qui a signifié que les médias doivent s’acquitter de leur obligation fiscale comme tout le monde. Les éditeurs de presse évoquent donc une fiscalité qui asphyxie leur rédaction et n’est pas adaptée à leur mode de fonctionnement. Selon des chiffres publiés par RFI, la dette des médias sénégalais auprès du Trésor public s’élève à 40 milliards de francs CFA. « L’ex-président Macky Sall avait promis d’en effacer une partie mais aucune mesure en ce sens n’a été prise avant son départ du pouvoir », précise le média français.
Selon le journal Le Monde, le mouvement n’est pas observé uniquement au niveau de la presse écrite. Le mot d’ordre est également suivi par certaines radios, télés et même par les sites internet. « Les radios privées RFM et iRadio, deux des principales du pays, ont diffusé de la musique à l’heure du journal de la matinée. Des télévisions privées comme TFM, ITV et 7TV reprennent les visuels et les slogans des éditeurs de presse pour marquer leur solidarité », indique le journal.
