Amadou Vamoulke démissionne du RDPC
C’est depuis sa cellule à la prison centrale de Kondengui, que le journaliste et ancien directeur général de la CRTV a envoyé une lettre au président de la République pour annoncer sa « démission du comité central du RDPC, et dudit parti».
Dans cette lettre adressée au chef de l’État le 29 juillet 2023, Amadou Vamoulke a clairement donné les raisons qui l’ont poussé à prendre cette décision. D’après son message, l’injustice dont il est victime et le manque de soutien de ses camarades du parti sont ses principales motivations.
Écroué à la prison centrale de Yaoundé depuis 7 ans, l’ex directeur de la chaîne publique dit n’avoir pas reçu l’assistance qu’il aurait souhaité. « Après mon incarcération qu’absolument rien ne peut justifier sinon la volonté farouche d’un ou de plusieurs détenteurs du pouvoir régalien d’abuser traîtreusement de ce pouvoir pour me neutraliser (…) Je m’attendais en toute logique à mon éviction du comité central du RDPC. Que cette éviction n’ait pas eu lieu est pour moi un indicateur supplémentaire d’une organisation sans âme, où le mot solidarité n’a pas sa place, et où il ne se passe rien de significatifs en dehors de la préparation des obsèques de personnalités membres et des élections », a-t-il écrit dans sa lettre.
Pour Amadou Vamoulke, dans sa situation actuelle, il lui était nécessaire de prendre du recul. « C’est dans ces conditions qu’il m’a paru difficile voire impossible, de continuer à me prévaloir d’une quelconque appartenance à une organisation qui s’est à mes yeux (…) Dangereuse éloignée de ses visées et de ses idées», a-t-il poursuivi dans la suite de sa lettre.
Dans la même correspondance, il indique tout de même avoir « conscience, humblement, d’avoir servi le RDPC autant que son président, avec le plus grand enthousiasme avec loyauté et intégrité. Je sais que mes états de services vous sont particulièrement connus, eu égard aux nombreux témoignages de satisfaction reçus, y compris de la part de votre haute personnalité».
En rappel, après six ans et demi de détention préventive et un procès renvoyé plus de 130 fois, Amadou Vamoulke avait été condamné, pour “détournements de fonds publics”, à douze ans de prison ferme et à verser une amende de plus de 500 millions francs CFA