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« Biya n’a même pas pu construire 2 000 logements, alors qu’Ahidjo en a construit 8 300 », a déclaré Valère Bessala dans ENTRETIEN AVEC… sur STV

Invité dans l’émission INTERVIEW AVEC…, présentée par Dipita Tongo sur STV, le 27 juin 2024, Valère Bessala, leader du parti politique « Jouvence », s’est exprimé sur la question des logements sociaux au Cameroun.

Depuis plusieurs années, le Cameroun est confronté à une « crise » du logement. En réponse, le président de la République a lancé un programme de construction de logements dans les 10 régions du pays en 2009.  Mais pour Valère Bessala, le guide du parti Jouvence, le but semble ne pas être atteint.

« La logique de construction des logements est plus vieille que le Cameroun indépendant[…] De 1976 à 1986, c’est la période où le Cameroun a construit le plus de logements : 8. 300 logements grâce au quatrième et au cinquième plan quinquennal d’Ahidjo. Après ça, il n’y a plus eu de construction du tout. Mais c’est en 2009 que le président a lancé le programme. Je crois qu’il avait négocié ce qu’on a appelé le PLANUT (Plan d’Urgence Triennal) avec le président italien mais le problème, c’est un problème d’homme. La politique était bien structurée à la base, mais les hommes se sont ingérés, c’est-à-dire qu’ils ont anesthésié la politique des logements. Entre 1986 et 2009, il n’y a rien eu puisque l’État n’avait pas d’argent pour investir dans le secteur », a-t-il déclaré.

« Ceux qui dirigent recherchent toujours des niches pour pouvoir vider les caisses, alors ils ont anesthésié la SIC (Société Immobilière du Cameroun), qui est le constructeur de l’État. Si vous prenez par exemple le cas de Pizzarotti, qui a 40 milliards pour construire des logements, vous allez vous rendre compte que la tutelle empêche la SIC de pouvoir travailler avec Pizzarotti. Pizzarotti a un problème aujourd’hui parce que, dans notre administration, des gens lui ont demandé de quitter le Cameroun et de gagner 50 milliards pour rompre le contrat. Ils estiment que le contrat signé avec Pizzarotti depuis 2017 ne convient pas à leurs intérêts. »

« La SIC, c’est l’État, mais pourquoi l’État met-il tant de temps, cinq ans par exemple, à s’octroyer un titre foncier à lui-même ? Cela a-t-il un sens ? Alors que nous savons que le MINCAF (Ministère des Domaines, du Cadastre et des Affaires Foncières) a presque réussi en deux mois à signer une concession de 400 000 hectares dans le département de la Haute-Sanaga à un individu sulfureux. Si ce n’était l’intervention de la présidence de la République, cela serait passé. Quand ils n’ont pas d’intérêt quelque part, ils ferment le robinet. », a ajouté l’ancien administrateur civil.

« Pour que les Camerounais puissent avoir des logements corrects, il faut libérer l’agent immobilier de l’État, libérer la SIC, libérer le crédit foncier, libérer la MAETUR (Mission d’Aménagement et d’Equipement des Terrains Urbains et Ruraux), libérer les entreprises d’État. Il faut récurer… Il faut que les ministres cessent d’être PCA (Présidents de Conseil d’Administration). Les ministres d’État pensent que les entreprises d’État sont leurs porte-monnaie, c’est-à-dire qu’ils y puisent de l’argent quand ils en ont besoin, ou alors ils y logent des projets pour les utiliser à leur profit. C’est ça le véritable problème. Biya n’a même pas pu construire 2 000 logements, alors qu’Ahidjo, à travers ses deux plans quinquennaux entre 1976 et 1986, en a construit 8 300. Depuis 2009, 10 000 logements n’ont toujours pas été livrés. Voilà les véritables soucis. Le problème n’est pas un problème de politique mais un problème d’hommes. » a-t-il conclu.

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