Burkina Faso : Ibrahim Traoré accuse Jeune Afrique de chantage, le média riposte violemment
Le président du Burkina Faso, a vivement critiqué le média Jeune Afrique lors d’une visite à Ziniaré le 20 mars 2025. Il accuse le magasine panafricain d’avoir proposé une couverture médiatique favorable en échange d’importantes sommes d’argent, une offre que son gouvernement aurait refusée.
Depuis son arrivée au pouvoir en septembre 2022, Ibrahim Traoré a adopté une posture de défiance vis-à-vis des médias occidentaux et francophones qu’il accuse de servir des intérêts étrangers. Plusieurs organes de presse internationaux ont été suspendus ou interdits au Burkina Faso, à l’instar de Jeune Afrique, Tv5 Monde, RFI ou encore France 24 , jugés trop critiques envers le régime.
Le gouvernement burkinabé estime que ces médias rapportent une vision biaisée de la situation sécuritaire et politique du pays, alimentant une guerre de communication entre Ouagadougou et certaines rédactions basées en Europe. C’est dans ce climat de méfiance que s’inscrit la nouvelle charge du président Traoré contre Jeune Afrique .
En marge de l’inauguration d’une cimenterie Sino-Burkinabè à Ziniaré, Ibrahim Traoré a, dans son discours, dénoncé une tentative de manipulation médiatique, affirmant que Jeune Afrique s’était lancé dans une « campagne de dénigrement » après le refus du Burkina Faso. « Des médias, notamment Jeune Afrique, nous ont approchés en proposant de redorer notre image en échange de fortes sommes d’argent. Nous avons catégoriquement refusé. S’ils affirment que nous mentons, nous avons les preuves et nous pouvons les rendre publiques », a déclaré le président burkinabè.
La riposte musclée de Jeune Afrique
Face à ces accusations, le directeur de publication de Jeune Afrique, Marwane Ben Yahmed, a publié le 23 mars une tribune incendiaire intitulée « Ibrahim Traoré ou l’art de la diversion ». Il y rejette fermement les propos du chef de l’État burkinabè et l’accuse de vouloir détourner l’attention des difficultés sécuritaires et démocratiques que traverse son pays.
« Ce n’est pas en portant des accusations aussi grossières contre les médias en général, et contre Jeune Afrique en particulier, qu’il justifiera l’injustifiable », écrit Marwane Ben Yahmed. Il dépeint Ibrahim Traoré comme un dirigeant autoritaire, dont la gouvernance a plongé le Burkina Faso dans une crise encore plus profonde, tout en l’accusant d’entretenir une propagande visant à discréditer la presse indépendante.
La guerre semble donc désormais clairement ouverte entre les deux.
