« J’aimerais avoir une scène politique apaisée », a déclaré Maurice Kamto sur la chaîne YouTube de Valery Ndongo

Invité de l’émission spéciale animée par l’humoriste Valery Ndongo le 11 février, le président du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) a réagi aux critiques sur la posture de ses militants et a appelé les artistes à interpeller l’ensemble des acteurs politiques du pays.
Alors que la tension entre militants politiques s’exprime de plus en plus sur les réseaux sociaux, certains observateurs estiment que le MRC et son leader ne font pas suffisamment d’efforts pour calmer leurs sympathisants. C’est notamment le point soulevé par l’humoriste Moustik Charismatik, qui, lors de cette émission, a questionné Maurice Kamto sur la virulence de certains de ses partisans en ligne. Une remarque partagée par l’artiste Koppo, également intervenu au cours du programme.
Face à ces interpellations, l’ancien candidat à la présidentielle de 2018 a tenu à recadrer le débat. « Encore une fois, je voudrais que des artistes plus nombreux appellent à l’apaisement de la scène politique, au lieu de cibler un leader et ses militants », a-t-il martelé. Prenant l’image d’un combat de boxe, il a estimé que les tensions politiques ne peuvent être attribuées à une seule partie : « Quand vous êtes sur un ring de boxe, vous n’êtes pas seul. Si vous boxez, c’est qu’il y a un adversaire ou un sparring partner. Donc, s’il y a des coups irréguliers de part et d’autre, il faut parler aux deux boxeurs », a-t-il déclaré, appelant à une interpellation équitable de tous les protagonistes du débat politique camerounais.
Sur la question de la responsabilité des leaders face aux actions de leurs partisans, Maurice Kamto a poussé la réflexion plus loin. « Est-ce qu’il vient à l’esprit de qui que ce soit d’imputer à Samuel Eto’o ou à Lionel Messi la bagarre entre leurs fans au quartier ? » Pour lui, il est injuste de lui faire porter seul la responsabilité des discours tenus par des individus sur Internet. Il a également rappelé l’histoire mouvementée de son parti, qui revendique depuis sa création un engagement pour le changement par des voies pacifiques.
« Il n’y a aucun parti politique qui soit arrivé sur la scène politique avec pour slogan, dès le premier jour, un slogan librement formulé : « Nous voulons le changement dans la paix et par les urnes. » Allez voir tous les documents du MRC depuis 2012, à sa création. Nous n’avons jamais changé de posture », a-t-il affirmé, soulignant que malgré les nombreuses arrestations et persécutions subies par ses militants, son parti n’a jamais opté pour la violence.
Le leader du MRC conclut en espérant que d’autres figures politiques se joindront à lui pour prôner une décrispation du climat politique national. « J’espère que d’autres leaders politiques pourront en faire autant pour l’apaisement de la scène politique camerounaise. » Un appel lancé dans un contexte où les clivages politiques continuent d’animer les débats publics et les réseaux sociaux.