Les derniers mots d’Amobe Mévégue aux jeunes de son village
Avant son décès, le journaliste camerounais avait séjourné au Cameroun en fin aout 2021 pour assister aux obsèques de sa mère décédée des suites de Covid-19.
Cet Eton originaire de la région du Centre, né en 1968 et qui avait renoncé à son prénom français – Alain –, était très impliqué dans les question de diversité. Au cours de la cérémonie des obsèques de sa maman en août dernier, il avait pris la parole pour interpeler la jeunesse de la localité sur leurs conditions de vie.
« Est-ce c’est normal que la majorité de la jeunesse ici soit toujours livrée à elle-même ? »
« J’étais venu ici il y a 15 ans pour vous dire que Mevegue [Son père] était un enfant du peuple camerounais, un enfant Eton. Il a fait beaucoup ici (…) Chaque fois qu’on demande à quelqu’un de veiller sur ce bien commun, on nous demande de vous envoyer de l’argent. Qui a amené un dispensaire ici ? Qui construisait des routes ici pour que vous continuiez à évoluer ? Qui a essayé de payer les études des gens dont certains sont devenus des ministres dans la République camerounaise ? Est-ce c’est normal que la majorité de la jeunesse ici soit toujours livrée à elle-même ? », s’est interrogé l’animateur en décriant également l’échec des différents projets dont il était l’initiateur dans son village. « Nous avions décidé de faire des choses mais rien n’a marché parce que chacun tirait la couverture à lui. (…). Et je ne comprends pas que tout ce qui est ici est à vous et que nous n’ayons pas été capables de perpétuer le rêve de mon père, combattu par certains membres de sa famille dont certains ne sont même pas venus ici à ce deuil. Le message que j’apporte est un message de responsabilisation » énonçait Amobe Mevegue.
« Nous avions décidé de faire des choses mais rien n’a marché parce que chacun tirait la couverture à lui. (…). Et je ne comprends pas que tout ce qui est ici est à vous et que nous n’ayons pas été capables de perpétuer le rêve de mon père, combattu par certains membres de sa famille dont certains ne sont même pas venus ici à ce deuil. Le message que j’apporte est un message de responsabilisation » énonçait Amobe Mevegue.
Amobe est né à Yaoundé. De son vrai nom, Alain Amobé Mevégué, il est arrivé en France à l’âge de trois ans. Il est décédé dans un hôpital de la région parisienne où il avait été admis suite à des symptômes Covid-19, rapporte Jeune Afrique.