Liberté de la presse : le Cameroun recule au 131e rang mondial sur 180 selon RSF
Dans son rapport 2025, Reporters sans frontières indique que le pays reste l’un des plus dangereux du continent pour les journalistes, malgré un paysage médiatique dense.
L’ONG alerte notamment sur la fragilisation économique des médias, présentée comme l’une des principales menaces à la liberté de la presse dans le monde, et particulièrement visible au Cameroun. Son classement mondial 2025 place le pays au 131e rang sur 180 pays, contre 130e en 2024. Même si le Cameroun enregistre, selon les chiffres de RSF, zéro journaliste tué dans l’exercice de la fonction et 4 détenus depuis janvier 2025, le cas de Frédéric Mounsi le journaliste-chercheur brûlé vif par la population alors qu’il menait des travaux de recherche à l’Extrême-Nord du pays reste frais dans les mémoires.
Selon RSF, la production d’une information indépendante et critique reste un parcours du combattant au Cameroun. « Il est impossible d’adopter une ligne éditoriale critique et indépendante sans faire face à d’importantes menaces et pressions lorsque les intérêts du pouvoir et de ses représentants sont en jeu […] Le président de la République nomme, par décret, tous les responsables des médias gouvernementaux et tous les membres du Conseil national de la communication (CNC), l’organe de régulation des médias », souligne l’ONG en relevant le cas de l’état de santé de Paul Biya en octobre 2024 où un communiqué de Paul Atanga Nji interdisait les débats dans les médias sur la question. RSF évoque également la situation économique précaire et les problèmes sécuritaires comme entraves à l’indépendance des médias.
Le Cameroun cède sa place de dernier en Afrique centrale à la RDC (133e contre 123e en 2024) mais demeure moins classé derrière la Guinée équatoriale (118e), le Gabon (41e), la République centrafricaine (72e) et le Tchad (108e). Le pays est également classé derrière le Congo-Brazzaville (71e), le Burkina Faso (105e), le Mali (119e), le Sénégal (74e), le Niger (83e) ou encore la Côte d’Ivoire (64e).
