Madeleine Tchuinte dénonce un « ensauvagement de la société » après l’assassinat du journaliste et chercheur Frédéric Mounsi

Dans un communiqué signé le 10 mars 2025, la ministre de la Recherche scientifique et de l’Innovation exprime sa « profonde consternation » face à cet acte de lynchage collectif, qu’elle qualifie de « tuerie barbare et cruelle ».
Huit jours après l’assassinat du journaliste et chercheur Frédéric Mounsi et de deux autres compatriotes, Madeleine Tchuinte invite les chercheurs à la résilience. Dans son communiqué, elle exhorte les chercheurs à poursuivre leurs travaux malgré le choc causé par cette tragédie. Une tragédie qui n’est pas près de s’effacer de la mémoire de certains, les corps de chercheurs brûlés vifs n’étant pas une image qui court les rues.
Revenant sur les circonstances de ce drame, la ministre indique que le dimanche 02 mars 2025, « trois de nos compatriotes ont été flagellés, lynchés et brûlés vifs par une meute populaire, à Souledé-Roua, dans la région de l’Extrême-Nord ». Il s’agit de Frédéric Mounsi, chargé de recherche en service au Centre de Recherches Géologiques et Minières (CRGM) de Garoua, de Bienvenue Bello, enseignant vacataire de géologie structurale dans les universités de Garoua et de Ngaoundéré, et d’Oumarou Kabalay, prince de Meri et guide des deux chercheurs. « Les défunts se sont rendus dans la localité susvisée à l’effet d’effectuer, comme d’habitude, une mission de recherche ayant pour objectif la résolution du problème d’accès à l’eau potable des populations des Monts Mandara. Ils étaient inoffensifs et ne portaient ni arme ni objet tranchant. Malgré les justificatifs présentés, notamment les pièces d’identité et l’ordre de mission délivré à M. Mounsi Frédéric, ils n’ont pas échappé à la folie meurtrière de leurs bourreaux », explique-t-elle.
Madeleine Tchuinte attribue ce drame à un « ensauvagement de la société » et à la propagation de la haine. Elle condamne cette « tuerie barbare et cruelle », appelant à une réponse urgente face à cette montée de la violence. Enfin, la ministre sollicite l’intervention du président Paul Biya, pour qu’une enquête soit menée et que justice soit rendue aux victimes.