Maurice Kamto : « Maintenant c’est le droit du quartier qu’ils font sur les plateaux de télévision »

Durant son meeting à Paris le 31 mai 2025, le leader du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) est revenu sur les débats qui entourent la validité ou non de sa candidature à l’élection présidentielle de 2025, tirant sur certains enseignants d’université.
Le président du MRC a animé le 31 mai un meeting avec la diaspora camerounaise d’Europe. L’objectif de ce rassemblement politique sur la place de la République à Paris est de mobiliser la diaspora autour de la présidentielle 2025. Maurice Kamto tient ce meeting au moment où la question de son investiture au scrutin présidentiel par son parti le MRC semble se poser avec acuité, malgré l’accueil de certains élus du SDF dans ses rangs.
Hommes politiques, membres de la société civile, universitaires, chacun y va de son analyse au cours des débats télévisés, divisant ainsi l’opinion. Les enseignants d’université semblent divisés. Alors que certains, dont Jean Calvin Aba’a Oyono, estiment que l’investiture de Maurice Kamto par le MRC ne souffre d’aucune contestation, brandissant ainsi certains textes juridiques, d’autres laissent penser le contraire. S’appuyant toujours sur des textes, Mathias Eric Owona Nguini et Louison Essomba, entre autres, estiment dans leur analyse que le MRC ne peut pas présenter un candidat à la prochaine élection présidentielle.
Sur le plateau de LIBRE EXPRESSION sur Info TV le 25 mai, Mathias Eric Owona Nguini, enseignant de sciences politiques, a déclaré que Maurice Kamto fait du « famlah juridique » en s’appuyant sur le mandat impératif pour justifier sa candidature. « L’article 121 du code électoral prévoit trois possibilités. Mais la possibilité que le professeur Maurice Kamto ne peut pas utiliser, c’est précisément celle d’une candidature directe du MRC à l’élection présidentielle. Ceci parce qu’il n’a pas de représentants ni dans les conseils municipaux, ni dans les conseils régionaux, ni à l’Assemblée nationale, ni au Sénat. Maintenant, ils font de la sorcellerie, c’est du « famlah » juridique en disant que être représentant ne signifie pas qu’on a été élu », a-t-il déclaré. Un avis partagé par Louison Essomba. Dans une interview accordée à Afrik-Inform, l’enseignant de droit public est revenu sur cette question. Pour lui, « les élus qui ont rejoint le MRC n’emportent pas avec eux les sièges obtenus lors du mandat précédent. C’est la raison pour laquelle ils ne peuvent, non plus, conférer l’éligibilité à l’élection présidentielle à Maurice Kamto. »
« Ils font le droit du quartier sur les plateaux de télévision »
Durant son meeting le 31 mai, Maurice Kamto a taclé certains juristes qui participent aux débats télévisés, exprimant son inquiétude quant à la qualité des enseignements dans les universités. « Maintenant c’est comme une folie », a martelé Maurice Kamto. « Même ceux qui avaient fait des études, y compris en venant ici [en Europe, Ndlr] ont brûlé leur thèse, ils ont tout déchiré pour aller au quartier. Maintenant c’est le droit du quartier qu’ils font sur les plateaux de télévision », a-t-il estimé, soulevant un problème d’enseignement dans les universités selon lui.
Pour le leader du MRC, c’est à se demander ce que ces enseignants apprennent à leurs étudiants. « C’est un problème sérieux pour l’éducation de nos enfants parce que je me demande ce qu’ils enseignent maintenant dans les amphithéâtres. Qu’est-ce qu’ils enseignent à nos enfants dans les amphithéâtres ? » s’est-il interrogé. Ce qui ne risque pas de faire taire les débats sur sa candidature.