« Mon plus grand regret, c’est d’avoir passé une bonne partie de ma jeunesse à écouter RFI et France 24 », Ibrahim Traoré sur RT

Invité de La Grande Interview sur la télévision publique russe Russia Today (RT), le 11 mai 2025, le président de la transition au Burkina Faso a souligné l’importance des médias dans son combat pour la souveraineté de son pays.
Face à Igor Kourachenko, journaliste en service à RT en français, Ibrahim Traoré a évoqué le rôle crucial des médias africains dans la lutte engagée depuis sa prise de pouvoir contre les narratifs occidentaux. S’il estime que la presse africaine devrait se rallier à sa cause, il déplore également qu’« il est honteux » de voir des journalistes africains relayer le récit des médias européens.
« Les médias devraient vraiment nous aider. Vous voyez que, même dans les médias, certains sont impérialistes. Ils reprennent ce que disent les médias européens et ils accentuent. […] Ils passent leur temps à raconter les mêmes balivernes que les médias occidentaux. Mais c’est honteux. Si des Africains se comportent comme ça, c’est très honteux. […] On est en train de conscientiser au Burkina Faso. Si vous regardez actuellement, beaucoup de médias accompagnent la dynamique », a déclaré Ibrahim Traoré.
« Vous savez, je l’ai dit à Saint-Pétersbourg en 2023 : ‘La Russie a contribué à sauver le monde, l’Afrique également.’ Il faut le dire, il faut que les jeunes le comprennent. Tout ce qui se raconte dans les films hollywoodiens, c’est faux. Ce n’est que du mensonge. C’est la même chose avec la guerre du Vietnam : l’histoire est tronquée, mais il faut communiquer. Moi, on n’aime pas que je parle. On trouve que je parle trop. Il faudrait que je me taise pendant qu’eux parlent et que leur version s’impose », a poursuivi le président burkinabè en confiant son « plus grand regret ».
« Mon plus grand regret, c’est d’avoir passé une bonne partie de ma jeunesse à écouter des radios et télés comme RFI et France 24. J’ai été dans des pays où ces médias étaient interdits. Mais on écoutait leur journal à travers des applications. À partir d’un moment, il y a eu un déclic. J’ai commencé à comprendre qu’ils conditionnent nos cerveaux pour nous faire accepter ce qu’ils veulent. Et c’est leur narratif qu’ils veulent que nous apprenions. Depuis ce temps, j’ai commencé à faire la part des choses et j’ai compris que ce qu’ils font est très dangereux », a-t-il considéré.