Pour Christophe Bobiokono, Denis Nkwebo multiplie des manœuvres «pour cacher son jeu» après son entrée à la Commission des Droits de l’Homme
Dans un droit de réponse à Franklin Sone Bayem le 28 février 2021, Christophe Bobiokono, membre sortant de la Commission des Droits de l’Homme du Cameroun (CDHC) pense que la nomination de Denis Nkwebo par Paul Biya dans cet organisme n’est pas anodine.
Pour le directeur de la publication Kalara, le départ du président du SNJC du Journal Le Jour, son repositionnement dans la sphère médiatique, la promulgation de la loi sur la nouvelle commission… ont tous un lien. « Il entretient le flou depuis sa nomination pour des raisons qu’on peut aisément deviner… » pense Christophe Bobiokono. « J’étais déjà personnellement convaincu qu’il se préparait à prendre ses quartiers à la CDHC et n’attendait plus que le décret présidentiel. Je le lui avais dit explicitement dans un échange WhatsApp dont je pourrais partager des extraits significatifs. » affirme-t-il.
Dans un entretien à Afrik Inform le 25 février 2021, Dénis Nkwebo laissait déjà comprendre qu’il n’a jamais été consulté par le gouvernement en réponse aux choux gras sur la toile nés de sa nomination. « La loi a prévu que celui qui doit représenter les journalistes au CDHC doit émaner de la coopération la plus représentative des journalistes. Et aujourd’hui le SNJC n’a pas de concurrents.» déclare t-il.
Médiatude vous propose la déclaration de Christophe Bobiokono
(…) Quant à Denis Nkwebo, qui est le président du SNJC, l’un des rares syndicats des journalistes, si ce n’est le seul à avoir des activités régulières depuis quelques temps, il devrait nécessairement participer au processus de désignation du représentant des journalistes à la CDHC, au regard de l’article 13 de la loi que je viens de rappeler. A-t-il été consulté à ce sujet ? Il entretient le flou depuis sa nomination pour des raisons qu’on peut aisément deviner…
Il est cependant important de souligner que M. Nkwebo avait décidé depuis le 29 juillet 2019 que ce serait lui-même, ce représentant des journalistes au sein de la CDHC. C’est un secret de polichinelle. J’en veux pour preuve sa démission tonitruante du quotidien Le Jour, ce jour-là, soit exactement 10 jours après la promulgation de la loi sur la nouvelle commission. Cette démission coïncide avec le début de ses déclarations plus que controversées sur certains acteurs médiatiques. Il s’agit de faits vérifiables que chacun peut analyser froidement.
J’ignore si M. Nkwebo avait véritablement informé ses camarades du SNJC de son positionnement depuis le 29 juillet 2019 comme futur représentant des journalistes au sein de la SNJC. De toutes les façons, le fait pour lui d’avoir du mal à dire si oui ou non il a été consulté par les pouvoirs publics avant sa nomination est illustratif, me semble-t-il, de sa démarche souterraine pour conquérir ce poste important. Je crois qu’il a la légitimité pour y être nommé, mais je m’étonne de toutes les manœuvres qu’il multiplie pour cacher son jeu.
Je tiens à rappeler qu’en 2014, lorsque j’avais été désigné membre de ce qui était la CNDHL, le Décret présidentiel constatant cette nomination avait été précédé par une consultation de l’Union des Journalistes du Cameroun. C’est l’UJC qui m’a désigné comme elle l’avait fait une année plus tôt pour Mme Marcelle MPESSA MOUANGUE. Ou encore quand Jacques DOOH BELL fut désigné au sein de cette institution plus d’une décennie avant moi. Je n’ai ni honte, ni peur de le dire : ce n’était point un cadeau du Régime à mon égard.
(…) J’étais déjà personnellement convaincu qu’il se préparait à prendre ses quartiers à la CDHC et n’attendait plus que le décret présidentiel. Je le lui avais dit explicitement dans un échange WhatsApp dont je pourrais partager des extraits significatifs. »