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Affaire Wazizi : s’achemine-t-on vers un nouveau face à face entre le gouvernement et certains médias camerounais ?

Dans un communiqué ce 5 juin, le Chef de division de la communication au Ministère de la Défense est revenu sur les circonstances du décès de Samuel Wazizi, en pointant du doigt l’attitude de certains médias, « de lignes éditoriales bien connues »

Contrairement à ce qu’a annoncé Equinoxe TV le 2 juin, pour le ministère de la Défense, Samuel Wazizi est décédé des suites de « sepsis sévère [inflammation généralisée dans tout le corps, associée à une infection grave Ndlr] » et non « de tortures ». Selon Equinoxe Télévision ce 2 juin 2020, le journaliste est mort en détention des suites de blessures. « Samuel Wazizi est mort selon des sources proches de la haute hiérarchie militaire. Après son arrestation à Buea, il a subi des sévices à tel point que son état de santé s’est dégradé. Transféré à Yaoundé pour une prise en charge, il a succombé à ses multiples sévices » décrivait Cédrick Noufele le 2 juin au JT.

Médiatude apprend également du Mindef, que Samuel Wazizi, arrêté le 3 août 2019, était soupçonné d’intelligence avec les terroristes et qu’il est mort à Yaoundé le 17 août 2019.

Dans son communiqué, le porte-parole du ministère de la défense critique certains médias et ONG. « 10 mois plus tard, certains médias et organisations nationales et internationales de lignes éditoriales et d’obédiences bien connues, s’offusquent en chœur d’une pseudo disparition qui n’en est pas une à la vérité. Ils vont jusqu’à établir un prétendu parallèle avec les convulsions socio-sécuritaires actuelles dans certains pays outre-Atlantique. » déclare-t-il.  Le Ministère de la défense affirme que « ce nouvel épisode de diabolisation de nos forces de défenses et de sécurité, semble clairement s’inscrire dans une logique programmée pour les démoraliser.»

Ce n’est pas la première fois que le gouvernement tance des médias camerounais

Le 09 mars, au lendemain de la tuerie de Ngarbuh, le ministre de l’Administration territoriale avait déclaré que plusieurs médias qui avaient publié le « rapport erroné » de l’ONG Human Rights Watch avaient perçu de l’argent pour fragiliser les institutions. Le ministre citait Équinoxe Tv, Stv, Radio Balafon et le quotidien Le Jour ; affirmant que Human Rights Watch, International Crisis Group, OCHA, et le Redhac leur avait partagé le pactole de 5 milliards de FCFA reçus des « réseaux occultes à l’intérieur et à l’extérieur du Cameroun, pour la déstabilisation des institutions de la République ». La balle n’est pas restée longtemps dans le camp d’Equinoxe Tv qui était indexée par Paul Atanga Nji. Quelques heures après le point de presse du ministre de l’Administration territoriale (Minat), Séverin Tchounkeu sortait de son silence pour recadrer Paul Atanga Nji. « Je n’accepterais jamais qu’on m’accuse de pactiser avec les ennemis de la République, à quelque prix que ce soit ». Lançait-il.

Après ce démenti du ministre de la défense sur l’affaire Wazizi, sans nul doute que c’est reparti pour un nouveau tour.

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