Georges Dougueli répond à Mathieu Youbi qui l’accuse de « kamtophobie »

Dans une publication le 24 mai 2025, le journaliste camerounais en service à Jeune Afrique a réagi aux accusations du militant du MRC. Mathieu Youbi l’a accusé d’avoir produit un texte à charge contre le MRC et son leader Maurice Kamto.
Dans une réaction publiée sur les réseaux sociaux, Mathieu Youbi reproche à Georges Dougueli d’avoir qualifié le MRC de parti extrémiste sans en démontrer les fondements. Selon lui, le journaliste de Jeune Afrique aurait également relayé des « contre-vérités » sur l’organisation interne du parti. « Tout en enrichissant son texte de contre-vérités, il avait conclu que le MRC était extrémiste sans citer le moindre acte extrême », a écrit Mathieu Youbi.
Il accuse également Georges Dougueli de manipuler l’information à travers un article rédigé par Yves Plumey Bobo, qu’il présente comme « son protégé » à Jeune Afrique. Pour Mathieu Youbi, cet article est « factuellement et chronologiquement malhonnête ». Sélectionnant un passage de l’article qui évoque le boycott des élections municipales et législatives de 2020 par le MRC et les conséquences de cette décision de son leader sur le parti, Mathieu Youbi relève ce qu’il considère comme une déformation de la vérité. « Il cite Sosthène Médard, or l’ex-conseiller du président a démissionné plusieurs années après et pour des problèmes de convenance, et non à cause du boycott. Il cite Michèle Ndoki et Richard Tamfu comme démissionnaires, or ils ont été exclus pour violations graves et répétées de l’éthique du parti. Pour Jeune Afrique, l’exclusion devient une démission », a-t-il expliqué.
La réaction de Georges Dougueli
Face à ces accusations, Georges Dougueli a réagi dans un long texte adressé directement à Mathieu Youbi. Il y défend son indépendance intellectuelle et réfute les soupçons de parti-pris. Dans son texte, il précise sa pensée à propos du système de gouvernance du MRC. Un système qui, selon lui, met à mal l’atteinte de certains objectifs. « Le MRC est-il un parti « extrémiste » ? Je ne l’ai jamais prétendu. En revanche, j’ai toujours soutenu que ce parti avait un problème de positionnement du fait que sa base radicalisée avait pris en otage la direction du parti. Maurice Kamto tient un discours républicain, mais sa base militante est révolutionnaire. Cette ambiguïté explique l’actuelle fuite en avant en forme de combat perdu d’avance visant à faire valider sa candidature à la prochaine présidentielle », a-t-il déclaré.
À propos d’Yves Plumey Bobo, Georges Dougueli balaie les accusations de manipulation. Il loue le talent et la rigueur du jeune journaliste, et dénonce le réflexe camerounais consistant à « dévaluer » systématiquement ses compatriotes. « Yves Plumey Bobo est un jeune Camerounais doublement diplômé en journalisme (Esstic + ESJ de Lille). Au-delà des diplômes, il est talentueux et travailleur. Personne ne tient sa plume. Pas moi dans tous les cas, tant je tiens le mandarinat en horreur », a-t-il écrit.
Georges Dougueli conteste vigoureusement l’idée qu’il servirait les intérêts du pouvoir en place. « Je chemine avec les modérés qui travaillent à une alternance sans violence, sans vengeance, sans revanche, en pensant libertés publiques, démocratie, État de droit, République, Constitution. Ce faisant, je n’ai pas de « patron ». Tu te bats pour conquérir le pouvoir. Je me bats pour que ce pays reste debout, quel que soit celui qui en prend la présidence », a-t-il indiqué, accusant certains militants du MRC de vouloir catégoriser tous ceux qui n’adhèrent pas aux mêmes idéaux qu’eux.