Guinée Conakry : les citoyens boycottent les médias sociaux de l’État
La réaction de certains guinéens fait suite à la restriction des réseaux sociaux et au brouillage systématique des ondes de certaines radios privées.
Cette campagne de protestation numérique a débuté le mercredi 24 janvier 2024. Pour manifester contre les restrictions des réseaux sociaux dans le pays, des centaines de personnes se désabonnent des pages Facebook des institutions de l’État. D’après la DW, ils expriment ainsi leur indignation face à « censure imposée par les militaires depuis le 24 novembre 2023 ».
Selon la chaîne allemande, Deutsche Welle, depuis le 24 novembre, l’accès aux réseaux sociaux est restreint en Guinée ; à observer également un brouillage systématique des ondes de certaines radios privées comme Djoma FM, Fim FM et Espace FM. . Avec cette restriction, « la grande majorité des Guinéens n’arrivent pas à accéder à Facebook, X ou encore Instagram ». Des réseaux qui sont des sources de revenus de certains citoyens.
Tout serait donc parti d’une publication humoristique d’un internaute sur Facebook, exprimant le rêve de voir les citoyens se désabonner des pages des décideurs d’un village, où les dirigeants dictateurs auraient coupé internet. Le post est alors devenu viral sur les réseaux sociaux et l’initiative a rassemblé tout de suite de nombreux soutiens. « Il faut d’abord se désabonner pour permettre à la personne de perdre son audience et ensuite signaler la page », a expliqué sur la DW une militante guinéenne vivante hors du pays.
En Guinée, mais aussi à l’étranger, la campagne est assez suivie et vise le désabonnement de plusieurs pages, comme celles de la présidence, de l’ARPT (Autorité de régulation des postes et télécommunications) et du ministère de la Communication. Pour l’heure, le gouvernement guinéen semble impassible.