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Interview Cyrille Kenmegne : « Des ‘Malicka’ il en existe à la pelle à travers la planète »

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Alors qu’il vient de publier un roman intitulé « Malicka », l’ancien journaliste de la CRTV aujourd’hui résidant en France présente son œuvre dans un entretien exclusif qu’il accorde à Médiatude. Il revient non seulement sur ses motivations dans la rédaction de cet ouvrage, sur les polémiques possibles autour de ce livre et sur ses projets personnels et professionnels. Interview

Médiatude : Qu’est-ce qui vous a poussé à la rédaction de ce roman intitulé « Malicka » ?

Cyrille Kenmegne : Il faut bien que les choses soient tirées au clair. J’ai commis le roman intitulé « Malicka », d’abord parce que je suis écrivain. Aujourd’hui, je ne fais rien d’autre qu’écrire. Depuis, mon arrivée à Paris, je vis décemment de ma plume. « Malicka » est mon 10e livre dont le 3e roman. Le 11e ouvrage paraît sous peu et est intitulé « Rachel Kéké: de femme de chambre à député ». Donc, en un mot comme en mille, j’ai écrit « Malicka » parce que je fais œuvre d’écrire et mon travail consiste prioritairement à commettre des livres. Écrire pour moi est dans l’ordre normal des choses. J’écris désormais comme je respire. Me demander pourquoi j’ai écrit un livre serait synonyme de demander à un pilote pourquoi il conduit un avion. Écrire c’est mon boulot.

 Un événement avec une victime homonyme a récemment secoué l’univers médiatique camerounais. Est-ce que cet élément précis a contribué à vous inspirer ?

En ce bas monde, il est des coïncidences qui ne peuvent être expliquées que par le bon Dieu. Je suis en Europe depuis bientôt trois ans. De loin, je suis au courant de ce qui se passe à travers le monde entier. Les « Malicka », il en existe à la pelle à travers la planète. Les histoires de viol, les hommes et les femmes les vivent aussi, çà et là. Bien qu’un romancier n’écrive jamais ex-nihilo, rien ne justifie que les Camerounais fassent des rapprochements avec une affaire qui est survenue dans leur pays. Et pendant qu’on est y est, les Ivoiriens, les Congolais, les Tchadiens et les ressortissants d’autres nationalités ont aussi le sentiment que je parle dans mon roman d’une affaire qui les concerne directement. De quoi penser qu’un écrivain écrit pour s’adresser au monde entier. Toute similitude avec quelque histoire que ce soit, survenue dans quelque pays que ce soit, n’est que pure coïncidence. Mon roman ne vise personne ni aucun pays en particulier. Trêve de spéculations qui ne contribuent pas à faire avancer le débat.

De quoi parle concrètement votre œuvre ? Quel résumé en faites-vous ?

Mon roman traite d’une affaire de viol. C’est l’histoire d’une jeune lycéenne, âgée de seize ans, qui est piégée par deux quinquagénaires. Ces derniers lui ont proposé des cours de répétition à quelques semaines de son examen, le baccalauréat. Curieusement, les cours de répétitions sont programmés dans un bureau un bel après-midi. Bartin et Wilhem, les deux individus, des quinquagénaires de surcroît, vont transformer la retraite studieuse promise à Malicka, en retraite sexuelle. Ils vont la droguer et la violer comme jamais aucune autre femme n’a été violée. La nudité de la fille se retrouve sur les réseaux sociaux. Entre cette nudité, les chemins de l’exil que Malicka est obligée d’emprunter et son enlèvement par une secte dans le désert, ses déboires sont innombrables. Je vous fais grâce des parties de jambes en l’air telles qu’elles ont été subies par la gamine condamnée pour la vie. Elle accouchera de deux jumeaux. Chacun des deux violeurs sans vergogne sera père de l’un des deux jumeaux et le physique des enfants en dira long. Ainsi que j’aime à le dire avec emphase, ce roman ne ressemble à aucun autre. Ne pas le lire serait tout simplement un gâchis incroyable.

Comment votre roman est-il ficelé ?

C’est un roman publié par les éditions Sydney Laurent. Il n’est point écrit sous forme de chapitre. Comme c’est une histoire passionnante, j’ai voulu que les lecteurs le lisent d’un trait, comme un bon vin dont ils vont se délecter. Il compte de belles pages bien rythmées par la sagacité de son auteur et la trame de son histoire.

Quel message souhaitez-vous passer à travers cet ouvrage ?

Le principal message est une invite à une prise de conscience collective. J’en appelle à la responsabilité de tous et de chacun. Les parents doivent faire attention aux personnes auxquelles ils confient leurs enfants pour diverses raisons. Les enfants ne doivent pas avoir les yeux plus grands que le ventre. En voulant s’intéresser aux choses qui ne sont pas de leur âge, ils finissent par se jeter dans la gueule des loups. La drogue, l’alcool et les autres stupéfiants sont des pratiques à proscrire parce qu’ils nous ouvrent les portes de l’enfer. Malicka l’apprend à ses dépens, puisqu’elle sera happée par une secte islamiste sur son difficile chemin de l’exil. Ne parlons pas de sa nudité qui la pousse à l’exil et l’installe au bord du suicide. Bartin et Wilhem l’ont presque maudite. Le sexe ne doit plus gouverner au monde. Sachons qu’après le sexe, c’est toujours le repentir.

Vous notez que le roman Malicka ne ressemble à aucun autre. Qu’est-ce que vous entendez par là ?

« Malicka » ne ressemble à aucun autre roman. À en juger par sa profondeur, sa pertinence, sa percussion et, surtout, le choix des mots pour dire les choses. Jamais un roman n’a été aussi rythmé. Jamais un roman n’a traité de sexe de cette façon. Jamais un roman n’a fait autant saliver ses lecteurs. Le sexe n’est pas un tabou dans mon livre, mais même un gamin pourrait le lire sans que sa conscience soit heurtée. « Malicka » ne se raconte pas, il se lit. Mon roman est comme un bon vin qui se laisse boire. À déguster sans modération…

Vous semblez embrasser de plus en plus une carrière d’écrivain. Votre métier de journaliste a-t-il des influences sur ce choix ?

Sur mes multiples cartes de visite, il n’est plus écrit nulle part « journaliste ». J’ai décidé de vivre de ma plume, non plus comme journaliste, mais davantage comme écrivain. Après dix livres qui connaissent pour la plupart de grands succès en librairie, le journalisme devient pour moi un métier subsidiaire ou secondaire. Je l’ai pratiqué pendant 25 ans et je suis presque passé à autre chose. J’aurai bientôt une autre très bonne nouvelle à vous annoncer. L’on est journaliste et écrivain dans l’âme, mais écrire un livre est ce qu’il y a de plus beau au monde. Chaque jour que Dieu a fait, je dois jeter une bouteille à la mer. Et tout cela se fait à travers les livres que je commets. Chacun va au ciel par le chemin qui lui plaît. J’ai choisi de rencontrer Dieu en écrivant des livres. Ecrire est ma seule raison d’exister.

Professionnellement parlant, quels sont vos projets depuis votre départ du Cameroun ?

Des projets, j’en ai un très grand nombre. Mais ils concernent plus la littérature qu’autre chose. En ce moment, je suis sur une dizaine de livres que j’écris parallèlement. La meilleure nouvelle, je vous l’annoncerai en exclusivité sous deux semaines. Vous ne perdez rien pour attendre. Une chose à retenir, le meilleur est à venir. Je suis pour l’instant seul dans mon rêve, mais la réalité est imminente. « Les cons gagnent toujours », disait François Cavanna, lui aussi écrivain. Considérez-moi come un con qui prépare de grandes victoires.

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2 commentaires

  1. Ce livre me donne la salive dans la boucle, un chef-d’œuvre . ça c’est toi même bravo

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